Dictionnaire amoureux de la Belgique

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J’ai hésité avant de chroniquer ce Dictionnaire amoureux de la Belgique écrit par Jean-Baptiste Baronian et édité chez Plon. D’abord parce que je ne suis pas fan des dictionnaires. Ensuite parce Baronian tout comme moi se trouve au générique de l’anthologie La Belgique imaginaire. Mais comme j’aime bien l’érudition du personnage, je devais chroniquer ce livre.

Baronian a écrit un dictionnaire totalement subjectif, qui présente le pays d’une façon inhabituelle, un peu cocasse, certainement anecdotique. On lui doit plus d’une trentaine de romans, de nouvelles, d’essais et de biographies (Baudelaire, Verlaine, Rimbaud), mais aussi des essais sur Brel, Magritte ou Simenon. C’est quelqu’un de prolifique qui connait très bien la Belgique, sa culture et le monde francophone plus particulièrement. Donc, une vraie référence.

On n’aborde pas un dictionnaire amoureux comme un autre dictionnaire. Celui-ci est formé de 250 articles qui couvrent une bonne partie de l’histoire et de la culture belge. Un tel ouvrage ne peut pas être exhaustif et encore moins objectif, et c’est le but. C’est ce qui permet au lecteur de se rendre compte que la Belgique est un pays surréaliste. Petit pays, certes, mais original à plus d’un titre.

J’ai donc lu les articles de ce dictionnaire dans le désordre le plus total, au gré du hasard ou de mes envies du moment. J’y ai trouvé un certain amusement mélangé de curiosité, et au bout du compte j’ai éprouvé un certain plaisir à parcourir les différents sujets, à piocher dans ceux-ci.

Baronian ne se contente pas de répéter ce qu’on trouve sur Wikipedia pour la Belgique. À travers ses souvenirs, ses émotions, son vécu, il apporte une vision personnelle d’un sujet qui tient du ressenti autant que de l’anecdotique. Mais il ne faut pas croire qu’il ne respecte pas la réalité. Oui, c’est vrai ce qu’il écrit, et oui c’est raconté autrement. C’est tout le charme de ce dictionnaire. En fait, c’est du Belge !

Une série de thèmes est incluse dans ce livre. Cela va évidemment de l’histoire du pays à la culture, le sport, la gastronomie, la peinture, le cinéma, la littérature, la musique, etc. Mais le plus amusant, ce sont les sujets inattendus pour le lecteur. Je pense par exemple à la guerre des vaches dont l’auteur nous retrace l’histoire, il y a huit siècles. Je pense aussi à ce mystérieux mot qu’est « Pataphonie » qui consiste à faire de la musique avec n’importe quoi. Au fil des pages, on trouve quelques trésors surréalistes typiques de la Belgique.

Il me reste encore à rechercher quelques sujets dans cet ouvrage plutôt sympathique. Je sais qu’on y parle de Manneken pis, mais je n’ai pas encore trouvé à quelle rubrique.

Il y a quelques sujets que j’aimerais bien voir dans une mise à jour prochaine du dictionnaire, qui concerne davantage le théâtre. Je pense évidemment au Mariage de mademoiselle Beulemans, à Bossemans et Coppenolle (et évidemment à madame Chapeau). Quelques comédiens marquants comme Marie Gillain et Cécile de France pourraient aussi s’y trouver. Et puis peut-être un peu plus parler de notre Atomium qui est un symbole du pays (il y a un article sur l’Expo 58 dans le livre).

Je ne voudrais pas terminer ce tour du dictionnaire amoureux sans rappeler que Baronian est aussi un spécialiste du fantastique belge en particulier et que ce domaine imaginaire est bien présent dans le dictionnaire. Il nous présente Jean Ray, Thomas Owen, Michel de Ghelderode, Henri Vernes, des auteurs qu’il a aussi connus dans le cadre des éditions Marabout. On lui doit d’ailleurs un panorama de la littérature fantastique de langue française.

Ce dictionnaire amoureux atteint tout à fait son objectif. Baronian est probablement le mieux placé pour commettre un tel dictionnaire amoureux de la Belgique. Le travail accompli à travers ces 760 pages est aussi amusant qu’intéressant et mérite d’être connu des lecteurs. À coup sûr un livre qu’il faut avoir chez soi si on aime la Belgique.

 

Dictionnaire amoureux de la Belgique, Jean-Baptiste Baronian, Plon, 760 pages, 2015

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