Diary of The Dead

Réalisateur: 

Undead or alive



Le retour de la momie


En pleine nuit, au cœur d’une forêt, un petit groupe d’étudiants en cinéma sont en train de tourner les scènes d’un film érotico-horrifique à petit budget (dans lequel une momie, revenue d’entre les morts, se lance aux trousses d’une screaming queen) tandis qu’une terrifiante nouvelle fait la Une du journal télévisé : à divers endroits, très éloignés les uns des autres, on signale que des morts revenus brusquement à la vie s’attaquent violemment à toutes les personnes qu’ils côtoient. Alors que les étudiants, accompagnés d’un de leurs professeurs plutôt porté sur la boisson, tentent de rentrer chez eux pour rejoindre leurs familles respectives à bord d’un camping-car, ils se retrouvent être les témoins involontaires d’horribles massacres, de pillages de magasins et de destructions en tout genre ainsi que du chaos ambiant et généralisé qui sévit désormais partout dans le monde. Lorsque le gouvernement tente dans un premier temps de minimiser les choses et de masquer la vérité, l’un des étudiants, Jason Creed, décide de tout filmer, y compris les pires atrocités, et de diffuser l’intégralité de son reportage, intitulé “Death of the death”, afin d’apporter son témoignage sur les étranges évènements qui sont en train de se dérouler et de raconter la vérité au monde entier via Internet afin de laisser un ultime témoignage de cette nuit où le monde a définitivement changé.

Panic room

Diary Of The Dead est, en quelque sorte, une remise au goût du jour de La Nuit Des Morts-Vivants. C’est un peu comme un retour aux sources puisqu’on repart ici du 1er jour où le fléau s’abat sur le monde. Le phénomène apparaît brusquement, du jour au lendemain, sans qu’on en connaisse ni la cause, ni l’origine mais, cette fois-ci, le film se présente sous la forme d’un road movie dans lequel les survivants vont croiser au cours de leur dangereux périple toutes sortes d’individus pas forcément toujours bien intentionnés à leur égard (des soldats de la Garde Nationale pratiquant le racket sur les citoyens qu’ils croisent en cours de route au lieu de leur porter assistance, des survivants qui se sont regroupés en milice privée et ont pris le contrôle d’un quartier tout en faisant du marché noir, le personnel d’un petit hôpital rural qui a été contaminé par les morts-vivants, etc.).

Tout comme cela avait déjà été récemment le cas avec Cloverfield et Rec, on reprend ici le principe du “film dans le film” mettant ainsi en lumière l’importance de plus en plus grande qu’occupent désormais les images dans notre quotidien. Témoigner de ce qui se passe tout autour de soi devient bien plus important pour cette nouvelle génération de cinéastes (a)mateurs que de sauver leur propre vie. Cette sorte de nouveaux Chevaliers du Net partent en croisade contre la désinformation gouvernementale et le mensonge organisé en quête de LA “vérité” parmi les millions d’informations qui nous submergent chaque jour de toutes parts. Tourné en DV subjective, Diary Of The Dead mélange différentes sources d’images (caméras HD, téléphones portables, caméras de surveillance, webcams, extraits des actualités télévisées) soulignant ainsi le propos de Romero qui dénonce, cette fois-ci, à sa façon, les dérives de notre société actuelle, devenue boulimique d’images et qui dévore les infos tout comme les morts-vivants le font avec les rares survivants du genre humain. Par ailleurs, l’intrigue se focalise avant tout sur les réactions des protagonistes de l’histoire lorsqu’ils sont confrontés à d’horribles atrocités auxquelles rien n’aurait pu les préparer et nous montre comment chacun des membres de ce petit groupe de survivants tente de s’adapter à ce changement radical. Dans de telles conditions, les masques tombent rapidement et leurs vraies personnalités se montrent au grand jour. Chacun d’entre eux va alors prendre conscience de ce qu’il (ou elle) est capable de faire face à des situations particulièrement critiques lorsque tuer un autre être humain ou se faire tuer avant d’être changé à son tour en mort-vivant est la seule alternative possible.


Diary Of The Dead comporte toutes sortes de bonnes idées comme celle de la momie (sorte d’ancêtre du zombie moderne), celle de la piscine remplie de morts-vivants ou encore celle du personnage du fermier Amish muet. Avec seulement une vingtaine de jours de tournage et un minuscule budget (environ 2 M$), Romero arrive encore à nous surprendre avec ce nouveau film (qui n’est ni une suite, ni un remake d’un de ses précédents films) sur son thème de prédilection en trouvant toujours des façons originales de “tuer” ses zombies (faux, dynamite, flèche, défibrillateur, acide…). Le gore est assuré par des maquillages et des effets spéciaux particulièrement réussis et on retrouve également ici l’incontournable touche d’humour noir et décalé.

Diary Of The Dead

Chroniques Des Morts-Vivants

Réalisation : George Romero

Avec : Michelle Morgan, Josh Close, Shawn Roberts, Amy Lalonde, Joe Dinicol, Scott Wentworth, Philip Riccio, Chris Violette, Tatiana Maslany.

Sortie le 25 juin 2008

Durée : 1 h 35

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