Demain le silence

Une autrice reconnue

Kate Wilhelm a commencé à écrire dans les années ‘50, à une époque où les femmes étaient rares dans la science-fiction (citons Leigh Brackett ou Catherine Moore). Elle a écrit plus de 80 romans et nouvelles dont le fameux Hier, les oiseaux, prix Hugo 1977 et traduit chez nous par la défunte collection Présence du Futur. On peut aussi citer parmi ses réussites majeures la nouvelle Le village. Demain le silence est assez typique de son approche.

La nature, cette inconnue

Voici Lorin et Jan en train d’explorer une forêt de séquoias géants. Lorin est fasciné par cette nature vierge et silencieuse, loin du bruit de la modernité. Jan, elle, la redoute. Ils viennent tous les deux d’une époque surpeuplée, à la recherche de nouvelles ressources. Lorin veut explorer les bois, retrouver le contact avec la nature, tandis que son épouse veut retrouver sa tour. Mais elle le suit, par amour. Lorin, en fait, ne veut plus repartir. Il ne se doute pas qu’on le surveille.

Un petit bijou

Voici une histoire appartenant à ce qu’on appelait autrefois la Speculative Fiction, appellation que Wilhelm revendiquait. Dans Demain le silence, on retrouve en filigrane une dénonciation de la dégradation de l’environnement par l’homme (dans la lignée de l’ouvrage Le printemps silencieux de Rachel Carson) et aussi une critique de la surveillance généralisée dont sera victime in fine Lorin. C’est bien écrit, bien dit. Kate Wilhelm vieillit bien et mériterait de voir son œuvre amplement rééditée.

Kate Wilhelm, Demain le silence, Le passager clandestin, ISBN, février 2022, 64 pages, 5 €