Death Sentence

Réalisateur: 

Vengeance aux deux visages


V pour Vendetta

Entre sa carrière professionnelle réussie et sa vie de famille épanouie, l’existence de Nick Hume était plutôt confortable jusqu’au soir où, pour éviter de tomber en panne sèche, il est contraint ,avec son fils aîné Brendan, de s’arrêter faire le plein d’essence dans un quartier mal famé. C’est alors que des hommes armés surgissent pour braquer la station essence et les choses tournent mal. A cette attaque aussi rapide que musclée, le malchanceux Brendan ne survivra pas. Bien que rapidement arrêté, le coupable, Joe Darly, est vite libéré faute de preuves mais, pour Nick, il est hors de question que celui-ci s’en tire aussi facilement. Ravagé par la douleur et assoiffé de vengeance, il décide aussi sec de prendre les armes et de se faire justice lui-même. Après avoir abattu le meurtrier de son fils, Nick pense arriver à oublier qu’il a désormais du sang sur les mains et pouvoir reprendre le cours de sa vie auprès de sa femme et de son autre fils mais c’est sans compter sur la réaction du grand frère de Joe, Billy, qui n’est autre que le chef du gang. Ce dernier lance, à son tour, tous ses sbires sur les traces de Nick.



Chute libre

Nick ne peut s’empêcher de se sentir responsable de la mort de son fils aîné alors, qu’en réalité, ils n’ont eu que le tort de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Il donnerait tout pour revenir en arrière et modifier le cours des tragiques évènements mais comme c’est impossible, il tente d’éradiquer la douleur de la perte de son fils qui le ronge en se faisant justice lui-même. Plus Nick s’enfonce dans sa vengeance aveugle, plus il devient comme les membres du gang qu’il abat froidement et rageusement les uns après les autres. De simple citoyen modèle, il va se transformer au fil des jours, tant moralement que physiquement, en véritable “bête de guerre” doublée d’un tueur implacable et sanguinaire.

En cherchant à assouvir sa soif de vengeance, Nick ne va rien arranger du tout. Bien au contraire, il va s’attirer la colère du gang auquel appartenait le meurtrier de son fils depuis des années. En agissant ainsi, il ne fait, en réalité, que déclencher un engrenage infernal. La violence engendre la violence et, une fois perdu le contrôle de la situation, rien ne pourra plus stopper l’escalade dans la barbarie. Il n’y aura alors plus aucune limite à l’assouvissement de la soif de vengeance de ces deux hommes et chaque nouvelle mort en entraînera systématiquement une autre. Leur haine viscérale, l’un vis-à-vis de l’autre, va rapidement se muer en une sorte de folie furieuse. Dès lors, rien ne pourra plus les arrêter que la mort. Il ne devra plus en rester qu’un et encore !

Au milieu de cette guerre urbaine ouverte se trouve Wallis, l’inspectrice de police chargée de l’enquête sur le meurtre du jeune Brendan et qui avait ensuite procédé à l’arrestation de Joe Darly. Elle est bien consciente des limites de la justice mais son job consiste à faire respecter la loi, coûte que coûte. Elle a beau mettre en garde Nick à plusieurs reprises sur la dangerosité du gang auquel il se confronte mais ce dernier refuse de l’écouter et il préfère continuer sa vendetta personnelle mettant ainsi du coup sérieusement en danger le restant de sa famille.

Mortal kombat



Après les tortures sadiques que son machiavélique Jigsaw faisait subir à ses malheureuses victimes, James Wan s’attaque à une autre forme d’ultra-violence en changeant de registre. Du film d’horreur, il passe à l’adaptation d’un roman de Brian Garfield dont l’action a transposé de nos jours. Avec Death Sentence, Wan nous livre un film de vengeance, pur et dur, dans lequel un gentil père de famille se transforme radicalement en démon exterminateur que la caméra suit au plus près de ses exactions vengeresses. Dans cette chasse à l’homme hardcore, chacun des protagonistes passe sans cesse du statut de chasseur à celui de proie et inversement mais passé un certain stade, les rares survivants ne seront, de toute façon, plus que des morts en sursis.

Les bad boys du gang (genre Guerriers de la Nuit), qui vivent de la vente d’armes et du trafic de drogue, sont ici des brutes épaisses et sanguinaires au look patibulaire (crane rasé, piercing, tatouages) qui gonflent aussi bien leurs flingues que leurs bolides. S’il est indéniable que Wan a un sens aigu de la mise en scène (avec, entre autre chose, un plan séquence épique d’une course-poursuite à pied de Nick avec à ses trousses les membres du gang dans un immeuble de parking de cinq étages) et que les acteurs se sont visiblement investis dans leurs rôles respectifs (plus particulièrement Kevin Bacon et John Goodman), on est plutôt décontenancé par le mélange assez incongru entre le genre des films d’action urbains des seventies et celui des comic books (on est ici bien plus proche dans le fond d’un Punisher que d’un Justicier dans la ville). Quant à la scène finale qui allie chaos généralisé, destruction massive et pure barbarie, elle ôte définitivement au spectateur sa possibilité d’identification au personnage principal.

Death Sentence

Réalisation : James Wan

Avec : Kevin Bacon, Garrett Hedlund, Kelly Preston, Aisha Tyler, John Goodman

Sortie le 16 janvier 2008

Durée : 1 h 45

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