Ephémère, Le dernier jardin T1
Dans un monde post-apocalyptique, les survivants du nucléaire continuent leur vie du mieux possible. La société a développé de nouvelles technologies et les expériences génétiques ont débouché sur des enfants plus sains, plus forts. Mais l’évolution génétique a échappé à ses créateurs et un virus incurable entraîne la mort systématique des filles à 20 ans et des garçons à 25 ans.
Rhine est une jeune fille qui survit avec son frère Rowan. Alors qu’elle cherche du travail, elle est enlevée par les Ramasseurs, des chasseurs aux longs manteaux gris. Personne ne sait ce que deviennent les jeunes femmes enlevées, mais aucune n’est jamais revenue. Rhine va devoir affronter son sort sans désespérer, motivée par la volonté de retrouver son frère.
Ephémère est un texte fort, avec une entame très impressionnante. Le lecteur est immédiatement happé dans ce monde ravagé par une écriture dense, parfois crue, qui laisse peu d’espoir. Les personnages sont ciselés, leur caractère est décortiqué et se révèle progressivement. Il y a de la noirceur en chacun d’eux mais il y a aussi beaucoup d’amour dans ce roman, même s’il est toujours douloureux, parfois inaccessible.
Le texte est intimiste et décrit un vaste huis clos, avec une tension savamment distillée et un suspense parfaitement entretenu. L’auteur aborde de façon très adulte de nombreux thèmes sensibles, comme l’enfermement, la torture morale, et surtout l’utilisation du corps de la femme comme un objet. La société imaginée par L. DeStefano est terrible, mais le final laisse une lueur d’espérance qui sera l’objet d’une suite très attendue.
Ephémère, le Dernier jardin T1, de Lauren DeStefano, traduit par Tristan Lathière, illustré par Ali Smith, aux éditions Castelmore