Dante 0.1

Réalisateur: 


Un centre de détention psychiatrique situé dans une navette spatiale accueille des criminels et des malades mentaux ainsi qu’une équipe soignante composée de 2 principaux intervenants, Pénélope, spécialiste du comportement, et Charon. Bouddah, Raspoutine, Moloch, Lazare, César et Attila sont les hommes maintenus dans cette « Nef des Fous »... Un nouveau passager arrive sous les traits de Lambert Wilson. Muet, souffrant, il est surnommé « Saint-Georges » par un autre détenu. Une nouvelle scientifique débarque en même temps que cet inconnu avec une mission bien précise à réaliser pendant son séjour. Les détenus vont servir de cobayes humains pour de nouveaux traitements sur le cerveau. La vie quotidienne pour ces marginaux caractériels ne se passe pas sans heurts et après une bagarre, on découvre peu à peu les talents cachés de « Saint-Georges »... Pour Pénélope, c’est l’ultime occasion de sauver l’humanité tandis que leur embarcation gravite de manière inquiétante aux abords suffocants de Dante 0.1, une planète hostile.


Réalisé par Marc Caro en 2008, le film présente une ambiance imprégnée d’influences de Jean-Pierre Jeunet, avec lequel il a d’ailleurs collaboré sur de nombreuses productions comme Delicatessen et la Cité des enfants perdus. L’ambiance est inquiétante, entre des personnages bien connus du paysage français au physique particulier, comme Yann Collette, le traître Attila dans le film, qui a tenu son premier grand rôle dans La maison assassinée de Georges Lautner, puis a tourné dans Le Bossu de Philippe de Broca et Immortel d’Enki Bilal. Moloch est interprété par François Hadji-Lazaro, le Cyclope de la Cité des enfants perdus et le Pacte des Loups de Christopher Gans. Bruno Lochet interprète Bouddah, François Levantal (Narco, Belphégor, Un long dimanche de fiançailles et Dobermann) tient le rôle du violent Lazare. Le charismatique mais néanmoins psychopathe César est interprété par Dominique Pinon, que j’adore mais qu’on ne présente plus pour sa présence dans le magnifique 37°2 le matin de Beineix (qui lui a d’ailleurs offert son premier rôle en 1980 dans Diva), Delicatessen et les autres productions de Jeunet, Alien la résurrection, Frantic et le génial Roman de Gare de Claude Lelouch. La double présence de Lambert Wilson en Saint-Georges et de Lofti Yahya-Jedidi en Raspoutine (La Cité des enfants perdus, Les sept péchés capitaux avec Robert Mitchum) complète ce casting de choix.


J’ai adoré l’ambiance glauque et oppressante, j’ai aimé les gueules cassées qui donnent un petit côté breughelien à la chose, et j’ai vraiment apprécié le travail sur l’image et la photographie.

Apparemment, en parcourant les critiques sur le net, le film n’a pas plu à beaucoup. Trop lourd, trop symbolique, trop obscur...Alors, c’est clair que ce film est original. Mais justement c’est bien, ça nous change..Peu importe qu’il y ait une morale ou pas à l’histoire, on peut tout simplement apprécier le moment et les images magnifiques qu’on nous met sous les yeux, particulièrement celles de la fin qui sont époustouflantes et qui n’ont rien à envier au final de 2001, Odyssée de l’Espace.

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