Danse avec les Loups

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Je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler l’histoire du lieutenant John Dunbar, ce soldat qui demande une affectation dans un avant-poste au milieu de nulle part, recontre les Indiens et finit par sympathiser avec eux au point de s’attacher à leurs coutumes. Je pense que la plupart ont vu le magnifique film qu’en a tiré Kevin Costner il y a maintenant 32 ans.

Ce qui m’intéressait particulièrement, c’était de découvrir si le réalisateur avait tiré cet esprit d’aventure précisément du roman, et si Blake avait été encore au-delà. Rien n’est en effet moins aisé que de retranscrire une épopée de papier sur pellicule. A la façon d’un roman de Jim Fergus, le récit de Michael Blake est flamboyant. Peut-être moins descriptif cependant, les Indiens sont décrits avec  moins de détails que dans 1000 femmes blanches. Par rapport au film, quelques différences apparaissent également : ici Dunbar rencontre des Comanches et non des Sioux, Dressée avec le poing s’appelle celle qui se dresse avec un poing fermé dans le roman, Comme Oiseau Bondisssant en réalité Oiseau Frappeur, et le loup Chaussette (Two Socks) qui est Deux bottes. La chevauchée initiale de Dunbar blessé au début du film n’est q’un souvenir pour lui au cours du récit.L’intérêt du roman réside dans les états d’âme de Dunbar qui prend conscience peu à peu qu’il se fourvoie depuis le départ. Sorti de l’académie militaire, il a des idées bien arrêtées sur ce que sont les Indiens, forcément des « sauvages » aux yeux des « blancs », des langues poilues. Ce n’est qu’à leur contact qu’il découvre l’organisation de leur société, le fait que chaque avis est étudié et respecté, et que finalement, les véritables sauvages ce sont ses semblables qui n’auront de cesse de posséder la totalité du territoire libre sans respect pour ceux qui l’occupent déjà. Il en viendra beaucoup d’autres… Le roman finit sur une note pessimiste sur l’avenir des Indiens, et même si contrairement au film, Dunbar demeure avec ses amis, sa nouvelle famille, on sent bien que c’est sans espoir… Le vieux chef indien aura beau montrer son casque de conquistador en disant que les Indiens ont toujours survécu, leur déclin est inéluctable. Jamais cependant Michael Blake ne se montre manichéen. Il y a des bons et des mauvais partout.

Un grand western à ranger sur le même rayon de Jim Fergus donc, mais aussi de Larry McMurtry et son Lonesome Dove. Michael Blake, décédé en 2015, a d’ailleurs écrit une suite à son roman, La route sacrée.

Je remercie les éditions J’ai lu pour leur confiance.

Michael Blake - Danse avec les Loups (trad. Gilles Bergal) - Editions J’ai Lu - Octobre 2020, 7,80€

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