Femmes fatales, Nico T3

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Au cœur d’une uchronie située dans les années 60, on retrouve Nico dans une intrigue liée à ses parents.

Cette excellente BD de science-fiction de Berthet et Duval se laisse lire très facilement. L’héroïne est toujours aussi belle et le monde dans lequel elle évolue est à la fois très moderne et rétro. On doit à Berthet quelques clins d’œil liés à la BD et la science-fiction. Les premières planches de cette BD sont un hommage à Edgar P. Jacobs et à « La marque jaune ». Les spectateurs d’une salle de cinéma regardent en version 3D l’adaptation en film de « La marque jaune ». Et puis, les ailes volantes tout droit sorties du « Secret de l’espadon » d’Edgar P. Jacobs. Plus loin dans cette aventure d’espionnage, on a droit aux sentinelles de l’URSS, qui utilisent le même Thunderbird que la série « Les sentinelles de l’air ». Et puis, dans les savants qui entourent Arthur Rudolf, on retrouve Philip Mortimer.

Mais revenons à l’histoire. Moog invite Helen Von Braun à un déjeuner sur l’herbe au cœur de l’Arizona. La femme supposée être la mère de Nico est en fait un agent secret soviétique qu’il veut démasquer. Mais la femme retourne la situation à son avantage et s’échappe avec son propre véhicule. Pour brouiller les pistes, elle simule sa mort dans une explosion. La CIA qui est à ses trousses fait appel à Nico. Helen Von Braun a pour mission d’éliminer un ancien capitaine qui a exfiltré des savants pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle doit aussi aider Arthur Rudolf à quitter ses geôliers américains.

La BD est l’occasion de revenir sur le passé de Moog qui a aidé à libérer les savants et qui a aussi connu le père de Nico avant de jouer le rôle de tuteur. On a donc droit à une seconde intrigue qui concerne directement Nico et qui est liée à l’intrigue principale. On découvre ainsi qu’Arthur Rudolf est un extraterrestre et que le père de Nico est un des geôliers des savants retenus depuis vingt ans dans un ancien hôtel américain. Sous celui-ci se cachent des laboratoires de recherche. Si on se doute que la soi-disant mère de Nico n’est autre qu’une femme fatale extrêmement dangereuse (un videur du bloc de l’Est), on découvre qu’Arthur Rudolf n’est pas aussi transparent qu’il en a l’air et qu’il a ses propres plans. Pour Nico, ce face à face avec Helen Von Braun va lui permettre de retrouver son père.

Une BD qui avance à du cent à l’heure, où l’on n’a pas le temps de s’ennuyer, qui se dévore une fois qu’on la commence. Une histoire bien ficelée, avec une intrigue qui se dévoile au fil des pages. Cette Terre des années soixante a décidément bien des attraits. La confrontation Est-Ouest est le moteur de l’intrigue principale. On se retrouve en pleine guerre froide avec des éléments futuristes qui vont attirer le lecteur. Berthet nous emmène dans des décors qui tiennent des aventures de Blake et Mortimer ou Harry Dickson.

On connaissait Berthet pour son excellente série Pinup et Duval pour sa facilité à nous plonger dans une uchronie avec sa série Hauteville House. Ici, on découvre ce que ces deux auteurs peuvent nous concocter ce qu’il y a de meilleur à travers les aventures d’une jeune femme belle et dangereuse. Une série qui pourrait s’achever sur ce troisième tome, mais que j’espère voir continuer. Par sa qualité graphique et scénaristique, cette série plaira à tous ceux qui aiment l’espionnage, l’action et l’uchronie.

Une fois plongé dans la lecture de cette BD, je n’ai pas pu décrocher avant la fin. Et lorsque la dernière page était enfin lue, j’avais comme un manque, car il n’y a pas encore de quatrième tome. Phénomène que je n’avais pas ressenti en lisant dans la foulée les tomes 1 et 2. « Femmes fatales » est donc une excellente BD qui nécessite d’avoir lu les deux tomes précédents.

Femmes fatales, Nico T3

Scénario : Fred Duval

Dessin : Philippe Berthet

Editions : Dargaud

64 pages

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