Exterminateur 17, La trilogie d'Ellis

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Don Allessandro, c’est le boss. Parrain des parrains, il régne en maître absolu sur la moitié de la planète Ellis. De l’autre côté, personne ne sait exactement ce qu’il y a. On parle de la secte du Lotus Blanc, une triade ancestrale qui avait disparu avec la Terre. Si vous interrogez Don Allessandro, il vous racontera que les Italiens étaient les premiers sur Ellis, prisonniers de leur vaisseau genetic, sorte de gros vaisseau intelligent qui erre dans l’espace en quête d’une terre promise. Les Italiens ont traffiqué le cerveau-pilote et échoué sur cette planète, vierge de toute vie. Don Allessandro rajoutera que ses ancêtres ont bâti la ville de leurs propres mains. Cette terre, autrefois stérile, ce sont eux qui l’ont cultivée et nourrie. En gros, sans les Italiens, Ellis serait restée un paysage désertique perdu dans le néant. Et si le Consortium ne se satisfait pas de ce fait, il lui en coûtera.

La vérité ?


La vérité appartient à celui qui y croit. Sur Terre, le Consortium, cette énorme structure politique qui a pacifié l’univers et depuis lui impose une dictature bienfaitrice, vous sommera de regarder les infos. Partout, les holo écrans vous présenteront la même version. Don Allessandro sème le chaos. Avec les autres mafias, il fomente une révolte. Comment ? En créant son armée de rebelles, en fermant la porte au Consortium et en s’auto-proclamant maître d’Ellis, voire de toutes les planètes prêtes à le suivre. Face à cette menace pour l’Humanité, le Consortium joue sa dernière carte avant une éventuelle guerre universelle. Cette carte se nomme Exterminateur 17. Il est le dernier de son espèce, dernier d’une armée d’androïdes indestructibles. Exterminateur 17 vivait seul. Il s’était coupé du monde. Il ne désirait que silence et tranquilité, écoeuré de la folie des Hommes. Pourtant, Exterminateur 17 a accepté l’ordre de soummettre Don Allessandro. Maintenant, regardez votre écran. Don Allessandro est à genoux, suppliant Exterminateur 17 de ne pas l’éxécuter.

Cette vérité vous convaint-elle ? Pas moi. Car il existe une autre version. Don Allessandro ne supplie pas. Il exhulte. Il rit de voir Exterminateur 17 en mauvaise posture. Lui, le puissant androïde, plus fort que toute une armée, faillit face à trois guerriers surentrainés. Exterminateur 17 aurait pu les tuer d’un coup de laser. Seulement, n’oubliez pas qu’il est en partie humain. C’est un vieil homme dans le corps d’une machine. Il veut de l’action. Il veut du suspense. Il est trop fier pour choisir la facilité. Résultat, une lance lui transperce le torse et un couteau lui lasserre le visage.

Une troisième vérité, peut-être ?



Ca, je vous laisse le découvrir. Tout ce que je peux dire, c’est que cette trilogie regroupant les tomes 2, 3 et 4 de l’"Exterminateur 17" offre un succulent mélange entre philosophie et science-fiction. Il y a d’un côté des vaisseaux spatiaux, des pistolets lasers, des soldats futuristes, puis de l’autre, une réflexion profonde sur l’Humanité et sa capacité à se contredire. Prenons le cas du Consortium. Certes, il a mis fin à la guerre. Sous son autorité, chacun peut boire, manger, respirer sans crainte de voir une bombe s’écraser dans son salon. Seulement, pour jouir de cette paix, il faut se soummettre, se taire et surtout penser comme le chef. Etrange paradoxe, ne trouvez-vous pas ? Autre attrait de cette bd SFo-philosophale, la nourriture du faux-semblant. Je m’explique. Tout à l’heure, je vous parlais de vérité. A chaque tome, vous aurez droit à une vérité sur les événements qui bouleversent la planète Ellis. Une version différente à chaque fois. Difficile de dénouer le vrai du faux. C’est déroutant. Le plus déroutant venant du fait que chacun, de Don Allessandro au Consortium, en passant par Exterminateur 17, dit vrai. Aucun ne ment et tous ont de louables intentions. De quoi philosopher quelques heures entre amis, autour d’un bon café, après la lecture de cette trilogie de légende qu’est "Exterminateur 17".

Titre : Exterminateur 17 - La trilogie d’Ellis - tomes 2, 3 et 4.

Scénario : DIONNET

Dessins : BARANKO

Editeur : CASTERMAN

Nombre de pages : 64

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