Malvoisine (La)

Rien ne va plus dans la forêt de Mauperthuis. Son seigneur, un saint homme qui prêche la paix entre les hommes et les bêtes, vient d’innocenter un loup qui vient de voler un agneau à un serf. Il avait, pour avocat, le plus rusé de tous les renards, Maître Goupil. Heureusement, Dame Elyse de Franconie est là pour faire régner la justice. « Relaxer ces bêtes aux dépens du serf ! C’est mettre en doute la supériorité humaine ! » s’écrie-t-elle. Alors commence la plus improbable des guerres.

Cette relecture du « Roman de Renart » ne manque pas de piquant. Entre une noble prête à tout pour s’approprier une forêt et un vieil homme amoureux d’une biche, Dimitri nous offre une ribambelle de portraits des plus édifiants. L’enrôlement des animaux de la forêt dans l’armée du seigneur, par exemple. A la manière de La Fontaine, chaque animal soldat est le reflet de nos attitudes bien humaines. Un loup fainéant et crédule, un sanglier qui ne sait pas lire, un renard rusé devenant général, sans oublier le coq, fer de lance de l’armée, nourri aux testostérones et à l’orgueil. J’adore cette vision du militaire qui ne pense qu’avec son pantalon. Même les canards en feront les frais. C’est pour dire. Mais chut ! L’armée forme des hommes, des vrais, comme ce général Goupil doué pour les grandes phrases et donner des ordres. Sauf qu’une fois au contact de l’ennemi, il opte illico presto pour la fuite. Non. Vraiment.

Nous voici face à un bon cru de la Bd bien de chez nous, dont l’esprit n’est pas sans rappeler les « Charlots ». Vous vous souvenez ? Ces trublions des années 70 qui nous ont valu l’inoubliable « Les Bidasses en folie ». Et beh voilà, tout est dit !

Titre : La Malvoisine

Scénario et dessins : DIMITRI

Editeur : Joker éditions

Parution : été 2007

Nombre de pages : 48