Loges funèbres (Les)
Jeune homme, Deverel était tombé amoureux de Luna, magnifique jeune fille aux traits purs. Malheureusement, le grand-oncle de Deverel, horrifié par les paroles secrètes révélées de Luna à son neveu, détruisit la jeune fille, qui se révéla être… un automate. Le garçon, traumatisé par la perte de son amour, sombre alors dans la démence et commence des recherches pour reconstruire Luna. S’ensuit une histoire qui ne peut que rappeler Frankeinstein, avec une fin qui n’est pas réellement surprenante.
Dans Les Rouages du destin, les dieux de toutes les religions forment une vague assemblée de dégénérés qui pratique le reality show en prenant les humains pour cobayes. La mise en place est bien faite mais le déroulement des aventures de Clay, héros malgré lui, est assez prévisible, tout comme la chute.
Vous l’aurez compris, l’absence de chute marquante est un peu la limite que l’on retrouve dans les dix textes d’Amelith Deslandes. Les autres récits du recueil abordent le reality show (encore) au travers de jeunes gens enfermés dans une maison paranormale (Petit théâtre d’ombre), l’art poussé à l’extrême avec la mise à mort des modèles (Fantaisie urbaine), un privé qui enquête sur la disparition d’une petite fille et découvre des sectateurs déments (Le Signe de la chouette), la vengeance atroce d’une artiste (Les Joyaux d’Hyléna), la présence d’une ombre mystérieuse dans la littérature fantastique (Fragments disputés à Cerbère).
Les textes d’Amelith Deslandes sont noirs, ce qui n’est pas étonnant dans une collection tournée vers le gothique. Manipulation, tortures, malheurs, la liste est longue des horreurs qui frappent les héros de l’auteur. Le style est aisé, soutenu par un vocabulaire choisi et travaillé, faisant passer sans heurt la logique du texte et les passages les plus crus.
Néanmoins, l’utilisation de thèmes peu innovants et l’absence d’étonnement lors de la lecture ne permettent pas de sortir de tant de noirceur avec satisfaction.
Christophe de Savoie
Les Loges funèbres, d’Amelith Deslandes, éditions Nuit d’Avril, 192 pages, 14,90€