Enfants du néant (Les)
Dans une autre vie, François Marchand était psychanalyste. Un des meilleurs. Jusqu’au jour où sa femme fut étranglée par un de ses patients. Depuis, il est devenu flic, spécialisé dans l’étude des profils criminels. Aidé par le lieutenant Julia Drouot, jeune enquêtrice au caractère entier et au passé douloureux, il va être confronté à des meurtres barbares, sans logique apparente, commis aux quatre coins de la France sur des adolescents. Ensemble, les deux enquêteurs se lanceront sur la piste d’un tueur dont la folie et l’ingéniosité semblent n’avoir aucune limite. Pour le cerner, ils n’auront qu’un seul choix : percer les codes déroutants et complexes d’une génération sacrifiée.
Membre émérite et fondateur de la Ligue de l’Imaginaire, cercle peu fermé des auteurs de thriller à la française, Olivier Descosse se trouve comme un poisson dans l’eau au coeur des courants troubles de l’âme torturée. Ici, il s’agit surtout de l’âme de la jeunesse d’aujourd’hui, perdue dans un monde où être, c’est avoir et où les codes de reconnaissances sociales sont brouillés au jour le jour par les sursauts de la mode et du prêt à penser.
Avec un sens aigu du suspense – nous sommes bien ici entre les couvertures d’un « page turner » - et une caractérisation classique, mais efficace, Descosse décortique le malaise d’une jeunesse perdue, génération sacrifiée et scarifiée sur l’autel d’une étrange liberté voulue par des adultes eux-mêmes frappés d’immaturité.
Malin, l’auteur évite tout de même la pirouette finale et renvoie plutôt les générations non pas dos à dos, mais côté à côté sur le chemin d’une redécouverte réciproque... mais peut-être illusoire. Du thriller solide, pour s’interroger sous le parasol.
Olivier Descosse, Les Enfants du néant, 440 p., Les Enfants du néant, Michel Laffon