Crimes à Oxford
Série noire pour nuit blanche
Un élève doué
Martin, un jeune et brillant étudiant américain, vient de s’installer à Oxford dans le seul but de pouvoir suivre les cours du célèbre Pr Arthur Seldom, qui enseigne les mathématiques à l’université et dont la renommée internationale dans ce domaine n’est plus à faire mais ce dernier rejette son inscription, arguant du fait qu’il n’accepte aucun nouvel étudiant à ses cours, aussi brillant soit-il. Peu de temps après, la vieille dame chez qui Martin loue une chambre est découverte assassinée. Il s’avère que ce meurtre est, en fait, le premier d’une série qui semble suivre une logique mathématique particulière dans la mesure où chaque crime perpétré est annoncé par un symbole différent mais dont la signification échappe totalement aux policiers chargés de mener à bien cette enquête. Par le plus grand des hasards, Martin et le Pr Seldom vont se retrouver plongés au cœur de cette énigme et ils vont faire équipe pour tenter d’en percer le mystère.
Obsession
Plus le temps passe et plus il devient urgent de décoder les signes volontairement laissés par le serial killer afin de l’empêcher de commettre beaucoup d’autres crimes. Vexé d’avoir été privé de l’enseignement du Pr Seldom par ce dernier sans même avoir eu l’occasion de lui montrer sa valeur, Martin devient de plus en plus obsédé par l’idée de prouver au grand jour qu’il est aussi intelligent que le “Maître” et voire même plus. Martin est un jeune homme plein d’optimisme et qui a une énorme confiance en lui-même. Il est absolument convaincu qu’on peut résoudre n’importe quel problème en se servant de sa matière grise, de la logique et des schémas mathématiques. De son côté, le Pr Seldom, qui a beaucoup vécu, est devenu très cynique avec l’âge et il ne se fait désormais plus aucune illusion sur le genre humain.
Le crime était presque parfait
Avec Crimes à Oxford, Alex de la Iglesia s’aventure résolument hors des sentiers battus en nous livrant un polar atypique et ténébreux, ponctué de quelques scènes gore et trash assez gratinées, qui se démarque incontestablement des autres films du genre, tant sur le fond que sur la forme. On a affaire à un thriller psychologique complexe dans lequel la réflexion philosophique est ici, en fait, plus importante que la résolution des crimes dans la mesure où l’intrigue se focalise plus sur la rivalité entre les deux principaux protagonistes, qui se livrent entre eux à une sorte de concours d’intelligence, que sur l’enquête criminelle en elle-même.
Les deux héros cherchent à décrypter la mécanique du “crime parfait” (qui, d’après le Pr Seldom, “n’est pas celui qui n’est pas résolu mais celui qui est résolu avec un faux coupable”) et on assiste alors au choc de deux tempéraments diamétralement opposés et à la confrontation intellectuelle entre les deux “détectives amateurs”, interprétés par un tandem de choc (Elijah Wood et John Hurt) dans une ambiance très sombre.
Crimes A Oxford
Réalisation : Alex de la Iglesia
Avec : Elijah Wood, John Hurt, Leonor Watling, Julie Cox, Dominique Pinon, Burn Gorman, Anna Massey.
Sortie le 26 mars 2008
Durée : 1 h 40