Cri (Le)

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À quelques kilomètres d'Oslo, l'hôpital psychiatrique de Gaustad dresse sa masse sombre parmi les pins enneigés. Appelée sur place pour un suicide, l'inspectrice Sarah Geringën pressent d'emblée que rien ne concorde. Le patient 488, ainsi surnommé suivant les chiffres cicatrisés qu'il porte sur le front, s'est figé dans la mort, un cri muet aux lèvres – un cri de peur primale. Soumise à un compte à rebours implacable, Sarah va découvrir une vérité vertigineuse sur l'une des questions qui hante chacun d'entre nous : la vie après la mort…

 

Séance de rattrapage pour Nicolas Beuglet… Le Cri, sorti l’année dernière en grand format, avait échappé à mon œil de lynx. Voilà la chose réparée. « Sélection Prix Nouvelles Voix du Polar » nous annonce un macaron sur la couverture… Si ce n’est, qu’une fois de plus, l’éditeur confond les pommes et les poires. Le Cri n’est pas plus un « polar » que le Boeing 747 n’est un avion de chasse. Certes, il s’agit bien d’un livre. Qui raconte une histoire. Avec une enquêtrice. Mais l’aspect « polardesque » s’arrête là. Le Cri est avant tout un thriller d’action, avec une dose d’espionnage et une bonne louche de complot historique. Ajoutez à cela une petite cuillère de prospective scientifique et de métaphysique et vous ne serez pas loin de la recette concoctée par Nicolas Beuglet.

 

L’inspiration de l’auteur est à chercher du côté de Dean Koontz, ou des premiers Jean Christophe Grangé, plutôt que dans la Trilogie du Mal de Maxime Chattam. L’action est enlevée, les découvertes des personnages s’enchaînent à grande vitesse et les « surprises » attendent le lecteur à la fin de chaque séquence, ou presque.

 

Pourquoi glissè-je surprises entre guillemets ? Parce que Nicolas Beuglet ne visite pas vraiment de contrées originales au fil des cinq cents cinquante pages de ce roman. L’histoire est bien menée, les personnages attachants, l’action découpée avec la précision d’un blockbusters américains… mais l’idée au cœur du roman a déjà été traitée à de nombreuses reprises. Est-ce pour autant qu’il faille se détourner de ce Cri ? Certainement pas. Comme l’écrivait Stephen King dans Écritures, tout a déjà été raconté depuis l’aube de l’humanité… Et bien malin celui qui parviendra à extraire de sa divine machine à traitement de texte une intrigue totalement originale. Le traitement qu’apporte l’auteur à son histoire prend alors toute son importance. Et le traitement qu’offre Nicolas Beuglet au lecteur est celui d’un trois étoiles, confortable, divertissant et cohérent. Que demander de plus ?

 

Le cri par Nicolas Beuglet, Pocket

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