Aurore (L')
La maison d’édition québécoise « Les 6 brumes » a publié le recueil de nouvelles « L’aurore » en 2002. Quatre ans déjà ! Mais que l’on se rassure, bientôt « Les 6 brumes » seront distribuées en Europe.
En tout cas, ce collectif de 13 nouvelles qui recouvre 6 genres différents, ( 6 comme les 6 brumes ), est une réussite.
Ça commence très fort avec l’horreur et un texte de Serge Falardeau intitulé « Jack ». Un texte affolant, effrayant même qui vous fera ensuite considérer votre index d’une façon bien particulière comme la nouvelle.
Nous continuons ensuite avec le fantastique.
« Une brèche dans la lumière » de Maxime Trudeau nous plonge dans une dualité pour ne pas dire une malsaine ubiquité ; une sorte « d’inconnu du Nord Express » de la fantasmagorie qui secoue.
« Les deux chiens verts » de Marilyn Fortin ne nous épargnent pas davantage, et la nouvelle met en scène de véritables messagers de l’enfer qui laisseront même des traces pour la postérité.
Jonathan Reynolds, auteur déjà chroniqué dans ces colonnes, nous fait passer du vert au rouge avec « Parfum de vengeance ». Encore un thème de l’adolescence qui vit certaines perturbations jusqu’à l’excès…de fantasmagorie douloureuse.
Et place à la Fantasy ensuite avec une version et disons même une vision de la Genèse traitée de façon tout à fait personnelle et convaincante par Andréane Beloin dans « Mater Obscura ».
C’est au solennel et poétique « Kasar » que nous convie Empereur Ghoule en suivant les méandres de « L’Œil des Mémoires ».
« Le clair-obscur » d’Élisabeth Désourdy est flamboyant dans son voyage court mais également poétique, et son final qui est l’appel à la clarté.
« Ce que je cherche » de Tammy-Lou Pate débute dans un quotidien banal et nous conduit jusqu’à un arbre avec qui le personnage principal fusionne, pour en sortir tout l’essence de la Fantasy et de ses univers les plus chamboulants.
« Thirm Herquès » de Marki St-Germain est un texte mystérieux, initiatique, où l’on raconte une histoire venue tout droit des mondes des secrets.
On plonge après direct dans le polar, et un drôle de petit frère effrayant dans « Folie de jeunesse » de Mélanie Blais.
Puis, sans transition, c’est la S-F, avec tout d’abord une histoire qui nous emmène sur une île où il vaut mieux ne jamais aborder, et c’est « Kyoso » de François Pierre Bernier, puis une histoire de clones guère plus rassurante avec « Copie conforme » la bien nommée, d’Ian Éricksen.
Et l’on termine avec dans le genre qualifié « d’inconnu », « Fourrures et soieries » d’Eve Patenaude, et une belle prestation un tantinet « prévertienne ».
Vous l’aurez compris, ce collectif vous fera passer un bon moment dans la diversité d’abord, mais aussi grâce à des écrits soignés et imaginatifs, dignes d’un renouveau dans les littératures de l‘imaginaire.
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