Code Ardant

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Dans un futur proche, notre civilisation n’est plus que l’ombre d’elle-même. De la technologie ne subsistent que des vestiges précieusement conservés par des villes fortes surprotégées. Quand la Forteresse d’Albi tombe, une équipe de convoyeurs recueille l’unique survivant : un garçon étrange, super entraîné, sans aucune conscience de lui-même, censé retrouver le mystérieux Prieur, qui cristallise toutes les convoitises de cette partie du monde.Démarre alors pour eux un road trip survolté, hérissé de flingues et de carrosseries chauffées à blanc. Seuls leur talent à passer entre les balles et leur indéfectible amitié peuvent les conduire au bout de la route. Mais que cache le Prieur ? L’humanité apprendra-t-elle de ses erreurs ?

 

Ce roman SF/post-apo est très surprenant et démontre une véritable originalité, tant dans son propos que dans l'univers dépeint. Le monde tel que nous le connaissons a disparu et l'humanité survit comme elle le peut. Soit en se parquant dans les anciennes villes devenues forteresses, soit en sillonnant les routes pour convoyer des marchandises entre les cités.

C'est le cas de Sioux et sa bande, convoyeurs de métier. Après la destruction d'Albi dans un attentat incompréhensible, Endah l'ardant se joint à eux. Ce garçon est le fruit d'expérimentations réussies sur l'humain. Les ardants sont à la fois des esclaves sexuels et des soldats obéissant aveuglément jusqu'à se sacrifier s'il le faut.

Marge Nantel explore cette société violente et cruelle, où les aspects les moins reluisants de l'Homme dominent. Elle crée des personnages archétypaux très attachants, pour lesquels on tremble tout au long de leur quête de vérité.

La narration alterne entre deux pôles. Les pensées et les ressentis d'Endah, avec des idées futées qui rendent oppressante la sensation de déshumanisation et de conditionnement que subissent les ardants. Il est aisé de s'identifier à lui et de s'indigner de ce que lui et ses semblables ont vécu depuis leur plus tendre enfance. Ce sont mes passages préférés.

À d'autres moments (environ les 2/3 du livre), Sioux s'exprime en "je" et c'est là que l'autrice m'a perdue. En effet, elle a opté dans ces parties pour un style très relâché, calqué sur l'oral. Argot, grossièretés, absence complète des négations, mots manquants (par exemple, "qui a été" devient systématiquement "qu'a été")... Cela ne me dérange pas dans les dialogues, mais sur tout un roman, c'est vite pénible et agaçant. Cette impression de lire une histoire racontée de vive voix transcrite à l'écrit me sortait du récit en permanence, gâchant ma lecture.

Dommage, car l'histoire est plus qu'intéressante.

 

Code ardant de Marge Nantel, éditions Mnémos, ISBN 978-2382671290, 24€

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