Chaurasi

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C’est un premier roman assez original, malgré quelques défauts de rédaction, en particulier une présentation en chapitres trop courts et un scénario un peu haché. Mélangeant mythologie indienne et quelques religions (l’épilogue parfaitement blasphématoire l’illustre et le valide), il nous fait voyager dans quatre univers : le nôtre, le Pind Sagar ; celui des Dieux, l’Anda Sagar ; celui du Créateur et de sa régente, le Gyan sagar ; et l’Enfer, monde des démons et des morts non réincarnés.

 

Une des bases du roman est la réincarnation, liée au jeu où s’affrontent quatre couple de dieux, les Joueurs, et qui influe sur les passages d’un des quatre règnes (humains, oiseaux et poissons, mammifères et plantes) et, éventuellement, l’accès au paradis...  A ces huit joueurs s’ajoute une entité présentée comme un démon affamé, le Drish, qui s’emparerait des âmes en route vers le paradis sauf si les Joueurs, alliés contre lui, parviennent à retenir l’âme concernée.

Certains Joueurs veulent changer le jeu et faire savoir aux humains la vérité sur la réincarnation. Pour cela, ils vont prendre contact avec le héros, quanti-généticien employé par un laboratoire de recherches. Mais entre l’opposition des autres Joueurs, du Maître des Hommes, aussi bien que celle de toutes les puissances humaines, sociétés capitalistes, églises, polices et gouvernements dont aucune ne veut de cette vérité, à part quelques groupes de rêveurs, écologistes, végétariens et hindouistes, le malheureux va devoir fuir tous ces ennemis et finira par ne plus avoir qu’un rôle de spectateur dans un conflit qui le dépasse. Une aide inattendue lui permettra d’obtenir une fin heureuse, tandis que les Trois Univers retrouveront leur état initial.

 

On peut aussi reprocher des personnages trop caricaturaux dont les réactions semblent changer et l’évolution paraît brutale. Alors que les personnages ne paraissent changeants que parce que leurs motifs réels ne sont pas assez pressentis dès le départ, c’est donc la manière de les présenter qu’il faudrait reprendre. En attendant quelques corrections, et un déroulé plus fluide dans une édition ultérieure que permet la vente sur Internet, il propose quelques idées intéressantes qu’un deuxième roman reprenant cet univers pourrait d’ailleurs développer et approfondir.

 

Chaurasi de France Tournier, publié en auto-édition en 2015 (devait paraître chez Asgard), 449 p., couverture de Constance Houang, ISBN 9781514131640

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