Chasseurs de sève (Les)
Piérig est sourcier, dans un monde où savoir reconnaître les différentes essences de ce fluide est vital. De retour auprès de ses proches après plusieurs jours d’absence, il assiste, impuissant, au massacre de son village. Capturé par la tribu adversaire, il découvre que c’est pour lui qu’ils sont venus, ou plus exactement, pour son don de sourcier.
C’est que l’Arche se meurt et une expédition se prépare à partir pour en comprendre les raisons. L’Arche, c’est tout un écosystème, à la fois végétal et organique, étagé en plusieurs mondes séparés les uns des autres, peuplés de myriades de tribus humaines ou semi-humaine qui se livrent des guerres incessantes pour leur survie.
Avec cette base, Laurent Genefort nous plonge dans un univers complet où les fluides, les sécrétions, les macérations de la vie végétale et animale fusionnent dans un dédale de boyaux, entrelacs et forêts. Mais une forêt mourante où les équilibres sont rompus.
Les dieux auraient-ils abandonné l’Arche ? L’expédition, dirigée par Reva la guerrière, va chercher les réponses et peut-être le remède. Ce faisant, ils se retrouvent confrontés aux limites de leurs propres croyances. Piérig découvre que les dieux des uns ne sont pas les dieux des autres. D’étranges boursouflures, sur les veines et racines, semblent former des lettres, des mots… Mais que signifient-ils ?
Ce périple pour la survie de leur clan devient ainsi un voyage vers la vérité. Une vérité que tous ne sont pas prêts à entendre, mais que nous, lecteurs, sommes ravis de voir révélée. Enfin… partiellement.
Saurons-nous un jour qui sont les Vangk et ce qui les motive ? C’est une question que j’adresse directement à l’auteur. La petite présentation en exergue, qui donne les spécifications de la planète où se déroule cette aventure, ne fait qu’épaissir le mystère. Enfin, une note « savanturière » en fin d’ouvrage nous parle de la genèse de ce roman.
Un bon cru, donc, avec une mention spéciale pour le personnage féminin incarné par Reva, qui certes est secondaire, mais ne manque pas de détermination.
Les chasseurs de sève par Laurent Genefort, Critic