Cadavre exquis

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Un virus a éradiqué la quasi-totalité des animaux sur Terre. Pour pallier l’absence de bétail, une nouvelle espèce a été développée à partir du génome humain – des êtres en tout point semblables à nous, mais destinés aux abattoirs.C’est pour l’un de ces établissements que travaille Marcos. Il supervise la chaîne de production, de l’élevage à la boucherie. Mais, chaque jour, sa tâche le dégoûte un peu plus, jusqu’à l’intolérable. Sa vie bascule quand, au mépris de la loi et de la morale, il sauve une femelle de la mort…  

Alors je suis très embêtée avec cette chronique, je n’ai jamais été confrontée à ce que j’ai ressenti en lisant ce roman.

Autant j’ai été emballée par le style très percutant de l’auteur, une magnifique plume servie par une très belle traduction... Autant le propos m’a donné la nausée et cette lecture a été pour moi une vraie souffrance.

Ce n’est pas le cannibalisme évoqué ici, rendu officiel et légal par la nécessité de nourrir une population aux abois, qui m’a le plus dérangée. Il est vrai que ramener les humains à la position de denrée, élevée, abattue puis dégustée est choquante au dernier degré mais ce qui m’a retourné l’estomac et le cerveau est cette relation entre le héros, désagréable au possible et la « femme » qu’il sauve. J’utilise des parenthèses car cette pauvre créature n’est bien sûr pas considérée comme l’égale de cet homme ni l’égale des autres femmes, elle n’est qu’un animal, un morceau de viande, une bête.

Je ne préfère pas m’étendre sur ce roman car je le desservirais alors qu’il semble faire l’unanimité auprès des lecteurs. Le thème est révoltant et pour moi il n’est pas nécessaire de provoquer autant pour servir une cause. Je suis totalement passée à côté de cette lecture, ce qui ne veut pas dire que je trouve ce livre mauvais, bien au contraire, mais je n’étais pas prête pour ce récit et je ne pense pas l’être un jour.

 

Cadavre exquis par Agustina Bazterrica aux éditions J’ai Lu, ISBN 9782290224847, 7,40€ 

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