Lothar blues
Noura M’Salem est le génial inventeur des envirtuels, environnements virtuels interactifs qui permettent de vivre les sensations et les sentiments des acteurs de la scène. Célèbre et très en vogue, le jeune homme bascule dans l’inconnu lorsqu’il récupère le vieux robot qui l’a élevé, Lothar. Suite à un blocage soudain, Noura porte le robot chez un réparateur, qui, étrangement, se révèle être un ancien ami de ses parents.
Noura ressent alors le besoin de découvrir pourquoi sa mère l’a abandonné et qui a assassiné son père. Malgré les dangers d’une société ultra réglementée, Noura se lance à la recherche de la vérité. Son enquête l’entraîne au milieu des intrigues politiques et l’inventeur devient bien vite une proie pour les ennemis de ses parents. Lothar part également à la recherche des disparus, mais il se découvre petit à petit une volonté propre. Peu à peu, Noura comprend qu’il est sur le point de découvrir un secret essentiel sur les robots.
Philippe Curval propose avec Lothar blues une nouvelle image de l’Europe du futur, apparemment très démocratique mais dont les règles ont perverti la nature humaine. L’auteur développe certains thèmes classiques comme la montée des extrêmes ou le refus de l’autre, mais le schéma politique est trop basique et, malgré le pessimisme de la vision, ce monde futuriste est trop proche du nôtre pour surprendre.
Le thème des robots pensants n’est pas nouveau et ce livre ne permet pas d’aller plus loin que certains textes déjà anciens. Quant à l’aventure du héros, elle ne convainc pas vraiment, trop d’éléments étant discutables, comme la miraculeuse succession de rencontres décisives ou la destruction d’un robot de combat d’un seul coup de pied. Difficile aussi de s’attacher à Noura, héros qui montre bien peu de profondeur psychologique et dont les réactions, les sentiments, sont expéditifs. Tout comme la couverture, signée Philippe Curval lui-même, le blues de Lothar laisse un goût d’inachevé.
Lothar blues, de Philippe Curval, Edition Robert Laffont – Ailleurs et Demain, 438 pages