Au coeur de ce pays
1. Au plein milieu de l’Afrique du Sud, une ferme riche mais isolée abrite une famille où l’affection est comme la pluie : rare.
2. Là où on voit plus de vent, de poussière et que la chaleur vous prive de la logique, une jeune ( ?) femme se dessèche lentement, partagée entre son père, son célibat, les hommes de la brousse… Magda souffre depuis toujours du manque d’attention de son père, sa mère étant morte à sa naissance
3. Un jour, elle décide de le tuer
4. Et là commence l’incroyable : elle le tue, lui et sa nouvelle épouse. Mais le chapitre suivant…
5. ... son père est toujours là… Où est l’erreur ? A-t-elle rêvé ou là aussi, dans ce pays aride, les mauvaises herbes survivent à tout.
Coetzee a reçu le prix Nobel pour sa carrière d’écrivain.
Ecrit comme un journal intime, à la première personne, sans chapitre car tout y est numéroté tel le résumé, on sent Magda égarée.
Mais est-ce de la folie, de la déraison ou de l’ennui…
Joue-t-elle avec nous par défaut d’avoir de quoi l’occuper une journée normale ?
Dieu, la religion ont bien un rôle pour cette femme trop seule. Le pays, l’apartheid sont aussi des personnages à eux seuls. Le regard de cette blanche sur les hommes noirs est partagé en dégoût et fascination.
C’est un roman qui conduit au bord d’un gouffre : va-t-on sauter avec elle ou assister à son saut ?
C’est selon chacun, la fin qu’on y comprendra…
J’ai, à la lecture, en tête plein d’images d’un film de Marion Haensel, avec Jane Birkin, « Dust ». J’avais raison : c’est bien l’adaptation du roman, en 1985…
Au cœur de ce pays par J. M. Coetzee, traduit par Sophie Mayoux, illustré par Larry Dale Gordon, Seuil points, 2008