Vœux 2011

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2010 fut une année vraiment bizarre ; violente et cruelle. Séismes, incendies, tempêtes, inondations, marées noires, dictature d’agence de cotation auto-proclamées, restriction des libertés, évaporation des idées d’égalité et de fraternité... sans oublier les guerres et les attentats – mais ça, on s’y habituerait presque, n’est-ce pas ? Comme si la Terre avait voulu donner raison aux écrivains d’anticipation en mettant en scène tous les scénarios catastrophe possibles.

Non, décidément, 2010 n’était pas une belle année. Sauf peut-être dans le domaine des littératures de l’Imaginaire. Alors je me bornerai à parler de livres, bouffées de bonheur et d’espoir, ou encore catharsis nécessaire et bienveillante.


Cette année, plusieurs livres m’ont scotchée. Le premier roman de Lionel Davoust que j’attendais avec impatience, (La Volonté du Dragon, éd. Critic), et son recueil (L’Importance de ton regard, Rivière Blanche). Présumé Coupable d’Isabelle Guso (Griffe d’Encre), dont j’avais déjà beaucoup aimé les nouvelles que j’avais eu l’occasion de lire, et qui confirme son talent avec cette novella au thème très osé. Il faut du courage pour publier ça (tant comme auteur que comme éditeur). Llorona on the rocks de Charlotte Bouquet (Argemmios), que je ne devrais peut-être pas citer puisque j’ai travaillé dessus, mais ça serait mentir par omission que de ne pas dire que j’ai adoré ce bouquin ! Le premier roman pour adultes de Jeanne-A Debats, Plaguers (L’Atalante), que j’ai lu d’une traite et dont le final est absolument époustouflant, ainsi que son recueil, Stratégies du Réenchantement (Griffe d’Encre) et son dernier roman jeunesse, La Ballade de Trash (Syros). Mal-morts (L’Atalante) de Jean-Marc Ligny, et Évolution (Black Book) de Sophie Dabat, deux romans fantastiques (dans les deux sens du terme) pour la jeunesse, très différents l’un de l’autre, au demeurant. L’Oeil clos de Nico Bailly (Malpertuis), un concentré de pur délire. Et puis le sublime deuxième volume des Contes Myalgiques de Nathalie Dau, Les Atouts du Diable (Griffe d’Encre), un recueil de nouvelles belles à pleurer. Je dois en oublier, mais ce sont ceux qui m’ont le plus marquée.

Mais il y a un événement qui a chamboulé le paysage de la littérature fantastique francophone, cette année, et qui m’a chamboulée, moi, incidemment. C’est la disparition d’Alain le Bussy.

Alors que souhaiter, pour l’année prochaine ? Pour commencer, les livres dont j’attends la parution avec impatience : le prochain roman de Francis Berthelot, Carnaval sans roi, co-édité par Rivière Blanche (où il sortira en papier) et le Bélial’ (qui le proposera en e-book), l’uchronie de Roland Wagner à paraître chez L’Atalante, Rêves de Gloire, dont j’ai eu le privilège de lire le début, et quelques autres dont je ne peux pas encore parler parce qu’ils ne sont pas encore annoncés officiellement.

Et puis, bien sûr, à tous, de vivre des moments riches de joie et d’amitié, de connaître le bonheur, malgré les catastrophes que nous rencontrerons tous, à un moment ou à un autre, pour pouvoir un jour quitter cette Terre en disant « c’était bien ! ».

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Commentaires

Oui, c’était bien, ton texte, Lucie !

Amitiés,

Bruno