Conjuration primitive (La)

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Une véritable épidémie de meurtres ravage la France.

D’un endroit à l’autre, les scènes de crime semblent se répondre.

Comme un langage ou un jeu.

Plusieurs tueurs sont-ils à l’œuvre ? Se connaissent-ils ?

Très vite, l’Hexagone ne leur suffit plus : l’Europe entière devient l’enjeu de leur monstrueuse compétition.

Pour mettre fin à cette escalade de l’horreur, pour tenter de comprendre, une brigade pas tout à fait comme les autres, épaulée par un célèbre profiler.


Après un long détour par le thriller historique, avec son diptyque Paris 1900 et L’aventure merveilleuse, avec la série Autre Monde, Maxime Chattam revient au genre qui a fait son succès, le polar horrifique, avec une Conjuration primitive pour le moins efficace.

La formule est connue depuis que Jean-Christophe Grangé a ouvert grand les portes avec Les Rivières Pourpres : une série de meurtres gratinés, des indices quasi inexistants et des enquêteurs qui tentent par tous les moyens de penser comme les assassins, au risque de flirter avec leurs plus sombres pulsions. La qualité du roman ne se situe donc pas tant au niveau du sujet, mais bien de son exécution et de l’équilibre subtil entre ses divers ingrédients.

Ici, annonçons-le d’entrée de jeu, le chef coq Chattam a mis les petits plats dans les grands, allègrement fait chauffer les fourneaux et mitonné une repas de fête où rien ne manque : des descriptions à faire grincer des dents, des tueurs bien barrés que rien n’arrête ou presque, des perversions tricotées 21e siècle, des enquêteurs au comportement à la fois trouble et obsessionnel et surtout cet élément qui fait le sel de l’écriture chattamesque depuis les débuts : une réflexion bio-sociologique sur cette violence qui baigne notre société au quotidien et qui nous pousse vers l’ultime question : « Et si finalement, cette sauvagerie, cette cupidité, cette violence sans limite était inhérente à la race humaine ? ». La constatation manque certes un peu d’humanisme, mais a le mérite d’interroger le lecteur.

On se réjouira peut-être moins face au léger manque d’originalité de cette Conjuration. Là où les premiers chapitres semblent s’orienter vers une terrifiante internationale des serial-killers, la résolution de l’énigme prend des chemins un rien trop balisés... Surtout pour les lecteurs gloutons qui parcourent chaque année les rayonnages de leurs librairies favorites pour dévorer des kilomètres de polars d’inspiration sanglante.

Reste que pour son « retour aux affaires », Maxime Chattam est loin de décevoir et brosse le portrait d’une équipe de chasseurs de tueurs que l’on imagine facilement vivre de nouvelles aventures dans un avenir plus ou moins proche.

La conjuration primitive par Maxime Chattam, Editions Albin Michel

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