Alkemilla

Auteur / Scénariste: 


Aurore découvre, sur l’orgue de parfumeur de son grand-père, une petite fiole inconnue… L’attirance est trop forte ? La jeune fille se retrouve transportée sur une planète à hautes connaissances magiques et truffée de « trous de vers ».

Une mission périlleuse programmée par des prophéties lui fait rencontrer une licorne, des abeilles impertinentes, une dragonne rimailleuse, des chevaliers, des gardiens des sens, des enfants aux yeux violets et un grand maître magicien !
Jamais elle n’aurait imaginé cette fabuleuse aventure avant de dénicher cette fiole enchantée !

Me voilà bien embêté à l’heure de rédiger cette chronique car mon avis est en demi-teinte. Je vais donc alterner les points positifs et les négatifs

L’imagination de l’auteure est foisonnante. Même si elle emprunte souvent à des classiques de la littérature enfantine ou encore à des longs métrages d’animation destinés au même public, elle parvient néanmoins à conserver une originalité rafraichissante.

L’écriture est en général maitrisée et assez fluide mais elle se trouve malheureusement entachée de petites erreurs de syntaxe handicapantes pour le lecteur. Certains passeront au-dessus tandis que d’autres ne s’en apercevront même pas mais, pour ma part, cela s’est parfois révélé rébarbatif.

L’univers créé par l’auteure est très riche et se voit doté d’un bestiaire impressionnant et très fourni. Malheureusement, l’auteure nous inonde de termes nouveaux de sa propre invention sans la moindre explication si ce n’est le glossaire en fin de volume. Faire l’aller-retour entre le roman et la définition des termes peut à la longue s’avérer fastidieux.

L’histoire se voit dotée d’un aspect métaphorique fort plaisant tournant autour de la création de notre monde et de la boite de Pandore. Ainsi, notre dimension se nomme donc Dorapen qui n’est autre que l’anagramme de Pandore. Cela n’est qu’un des nombreux aspects de l’imagination de l’auteure. Cet effort mérite d’être salué.

A mon sens, les deux principaux points négatifs sont les suivants :

- La mise en page. Je ne crois pas que ce défaut soit imputable à l’auteure mais je fus plus d’une fois à deux doigts d’abandonner la lecture à cause de cela. En effet, il est très courant que les phases de dialogues et les passages narratifs ne soient absolument pas séparés. Cela donne lieu à un gigantesque fatras catastrophique pour le confort de lecture. Mais je tiens à répéter que l’éditeur doit en être le principal responsable.

- Les personnages. Voilà l’énorme point faible de l’histoire. Aucun personnage n’est étoffé. Ils n’ont aucune psychologie bien définie, comme si l’auteure s’était contentée de créer un nom sans donner la moindre consistance à ses héros. Même l’héroïne principale se voit survolée de manière sommaire. Il est impossible pour le lecteur de s’identifier (ce qui est important pour le lectorat auquel le roman s’adresse) ou de s’attacher aux héros. Ils passent et ne laissent pas de traces.

En conclusion : un roman qui aurait pu être génial mais qui, par sa mise en page catastrophique, l’aspect brouillon de ses personnages et la linéarité de son intrigue, n’atteint pas son but. Pourtant, l’auteur a du talent, cela se sent. Le récit aurait mérité d’être beaucoup plus retravaillé pour gagner en qualité.

Alkemilla par Nicole Charles, éditions Persée

Type: