Wonderful

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"Vous êtes sur Blue FM, il est tard, la neige tombe à nouveau et l’on m’a demandé de vous résumer ce qui se passe ici. Eh bien, c’est la pagaille : demain, c’est la fin du monde, et Londres est au bord de l’effondrement. La Lune se fissure, des gens sont enlevés, de mystérieux hommes en noir arpentent les rues de la capitale à la recherche d’un film que personne n’a jamais vu. Dans quelques jours, le grand marathon de danse de Trafalgar Square ouvrira ses portes. Les espions n’ont jamais été aussi nombreux, ils grouillent, s’affrontent, nous scrutent et nous manipulent. Quelles intrigues cosmiques se nouent à l’ombre des cabinets secrets de St Paul ? Qui préservera ce qui reste de nos rêves ? Le combat en vaut-il seulement la peine ? Et moi ? Moi, je reste à l’écoute des auditeurs. Je passe des disques. Je vous accompagne en attendant l’Apocalypse."

Après avoir lu Atomic Bomb, écrit en collaboration avec Fabrice Colin, lecture du premier roman de David Calvo, Wonderful. Celui-ci présente un monde touchant à sa fin, une terre qui va voir l’homme disparaître. Quels enjeux peuvent bien se poser aux hommes ? L’espoir de survivre ? L’espoir de mourir heureux ? Partir en beauté ? L’espoir de comprendre pourquoi la lune se décroche ? Un peu tout cela à la fois, et bien plus. Dans cette atmosphère où chacun vit comme il peut/souhaite, on suit plusieurs personnages au cœur d’un Londres maintenant séparé en communautés, regroupées par affinités, choix des habitants. Quelques personnages vont s’interroger sur le pourquoi de cette fin du monde, un pourquoi métaphysique (le physique n’ira pas plus loin que la chute d’une partie de la Lune sur la terre ; il n’est de toute façon pas nécessaire de rentrer davantage dans les détails) qui les promènera à travers la ville et au-delà. Et un homme voudra, une dernière fois, rendre le sourire à celle qu’il aime.

Un animateur radio permet de faire le lien entre l’actualité, le décompte final, les populations ayant quitté la ville pour tenter de se réfugier loin, et les angoisses de ceux qui sont restés. Métaphore de l’auteur ? Très certainement… Lui-même manipulé par les auteurs du complot… Calvo déroule une forme de cosmogonie, où les planètes sont des êtres pensants, aux sentiments pourtant relativement humains, et dont la Lune est une parente pauvre, délaissée. Les planètes sont donc venues assistées à la mort de l’homme, à l’apocalypse, symbolisée ici par un bal de la fin du monde, où de nombreux couples sont venus passer leurs derniers instants.

Pas forcément évident de prime abord, ce roman se lit pourtant très simplement, très vite, grâce au style très efficace de l’auteur. Calvo reprend quelques standards du genre ainsi qu’une grosse pincée du Neverwhere de Gaiman pour mieux jouer avec ; les gros bras pas très malins qui courent après le héros ; un méchant pas vraiment sympathique, qui se fait manipuler de tous les côtés etc. De l’humour, de l’émotion, de l’action, de la réflexion, une superbe fin… Que demander de plus ?

David Calvo, Wonderful, Illustration : Getty Images, 320 p. J’ai Lu

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