STYx

Dans ce roman, il y a le cadre, plus ou moins esquissé par les quelques pages d’introduction et de conclusion, et il y a l’histoire, ou plutôt les deux histoires de découvertes successives des deux narrateurs qui finissent par comprendre pourquoi la colonie établie sur une planète habitée par des indigènes humanoïdes -desquels on sait finalement peu de choses- est devenue un piège mortel pour les colons, avec une curieuse maladie qui dévore les humains qui ont éprouvé un sentiment d’empathie pour les indigènes.

Comme dans le roman ancien lu après, ce livre est une enquête pour comprendre ce que cache cette situation. Mais, comme les pages qui l’encadrent le racontent, cette enquête sera vaine et n’empêchera pas la catastrophe due à l’avidité des sociétés industrielles terriennes qui gèrent la colonie.

L’essentiel de l’action, de la signification morale du livre, est dans ces quelques pages. La recherche de la vérité sous-jacente qu’opèrent les deux parties centrales du livre n’en reste pas moins extrêmement intéressante et bien construite, comme si le contexte finissait par être secondaire… Bien écrit, bien édité, ce roman de Jean-Michel Calvez est une œuvre aboutie et réussie même si certains reprocheront l’ellipse énorme qui sépare le cœur du roman de son encadrement (intro et épilogue constituent une histoire presque différente et parallèle).

Interview ici.

Jean-Michel Calvez, Styx, , couv de Sébastien Bermès, 408 p., édition Glyphes