Miroir du temps (Le)

C’est l’histoire de la conjonction malencontreuse de plusieurs découvertes mal exploitées et de quelques conséquences dramatiques. Deux récits s’entremêlent, ou plutôt trois : dans les chapitres pairs, on a les découvertes successives du narrateur principal, un jeune savant finlandais, Vâinö Kaupinnen, que ses travaux sur la propagation de la lumière vont mener à des expériences fantastiques aux résultats aberrants et catastrophiques, même si le narrateur ne soupçonnera même pas le pire ; dans les chapitres pairs, on a certains incidents bizarres répartis dans l’histoire, de l’apparition en Grèce à une époque indéterminée d’une femme venue de nulle part aux visions de Léonard de Vinci, ainsi que certains épisodes qui ont lieu sur un monde étranger, que le lecteur identifiera à celui sur lequel portent les expériences de Väinö et de son ami Heini, ce miroir lointain que l’astronomie vient de découvrir...

D’une certaine manière, c’est une tragédie grecque, où les héros aveugles subissent les lois d’un destin cruel et insoupçonné. À part le dernier épisode (j’aurais préféré que la dernière manifestation cataclysmique de l’expérience soit fixée trois ans plus tôt sur un autre continent, mais son identification n’aurait pas été possible), je suis impressionné par ce caractère inéluctable des enchaînements d’actes et de conséquences inattendues.

Il faut profiter de cette reparution (la première édition date de 2008) pour découvrir ce roman.

Le Miroir du temps par Jean-Michel Calvez, éditions Lokomodo, n°8, 2011, 373 p., couv de Yoz, 8€, ISBN 978-2-35900-029-0