Bienvenue à Zombieland

Réalisateur: 

Virus cannibale



Bad trip

Dans un monde dévasté par une terrible épidémie qui a transformé les personnes infectées en zombies avides de chair humaine fraîche, les rares survivants ont appris sur le tas à ne plus faire confiance à personne. Comme il est hors de question pour eux de s’attacher désormais à quiconque, ils ne s’appellent plus que par le nom de la ville d’où ils sont originaires (ou prétendent l’être) et non pas par leur prénom ou leur nom de famille. On suit les mésaventures de quatre d’entre eux qui vont devoir unir leurs forces à contrecœur pour tenter de survivre à cette horrible invasion.


Le narrateur de l’histoire est Columbus, un ado geek et phobique, qui a la hantise de se faire dévorer par les zombies. Alors qu’il fait du stop sur une route déserte, il fait la connaissance de Tallahassee, un redneck armé jusqu’aux dents qui arbore un look de cow-boy. Dans leur périple, les deux hommes vont croiser la route de Wichita et de Little Rock, deux sœurs expertes en arnaques de tout genre, qui finiront par faire un bout de chemin avec eux. Commence alors pour les quatre survivants un voyage sanglant et riche en péripéties de toutes sortes qui finira par les conduire jusqu’à Pacific Playland, un parc d’attractions californien.

Le sens de la (sur)vie

Columbus est une véritable poule mouillée qui a peur de tout (et plus particulièrement des clowns) mais grâce à son extrême prudence et à force de tenter d’échapper aux zombies qui pullulent désormais sur Terre, il s’est inventé un “manuel de survie” comportant un grand nombre de règles à respecter pour avoir une chance de rester en vie. Chacune d’elles porte un numéro différent et apparaît régulièrement en incrustation à l’écran à chaque fois que la situation le nécessite, devenant ainsi un gag à répétition. La règle spécifique à appliquer varie selon les différents types d’attaque de zombies auxquelles les héros sont confrontés.


Armé en permanence, Tallahassee est un chasseur de zombies qui ne craint plus rien, ni personne depuis qu’il a perdu son fils. Il s’investit désormais, corps et âme, dans la seule mission qui compte vraiment pour lui : mettre la main sur les derniers exemplaires de ses biscuits préférés, les Twinkies, encore disponibles sur terre avant que leur date de péremption n’expire. Quant à son passe-temps favori, il consiste à dégommer le plus grand nombre de zombies de n’importe quelle façon.

A 20 ans, Wichita n’a pourtant rien d’une frêle jeune fille, elle a un tempérament bien trempé et sait se servir de ses charmes pour manipuler les hommes. Désormais, sa préoccupation principale est de protéger Little Rock, sa jeune sœur de 12 ans, et de lui offrir un moment de répit en exauçant son vœu d’aller passer un peu de bon temps au parc d’attractions de Pacific Playland afin de lui rappeler son enfance perdue.

Délire express

Contrairement à Shaun Of The Dead, le spectateur est, dès la séquence d’ouverture, immédiatement plongé dans un monde post-apocalyptique et on ne nous décrit pas la propagation du fléau. On suit juste le parcours de quatre personnages tentant de survivre dans un monde désormais peuplé de zombies. Un peu comme dans 28 Jours Plus Tard, l’action se situe quelques mois seulement après la contamination dans un monde devenu certes désert mais pas encore complètement rattrapé par une végétation qui aurait le dessus sur les habitations comme dans Je Suis Une Légende.


Entre deux scènes d’action bourrées d’humour, on apprend à mieux connaître le quatuor de héros, via divers flash-back nous éclairant sur leur vie passée avant que l’épidémie ne bouleverse à jamais leur quotidien. On comprend alors mieux leurs faiblesses ainsi que leurs obsessions présentes ce qui permet, du coup, aux spectateurs d’éprouver très rapidement une tendresse particulière pour chacun d’eux.

Pour son 1er long-métrage, Ruben Fleischer prend les codes du genre pour mieux les détourner et n’hésite pas à égratigner au passage de bonnes vieilles valeurs typiquement américaines (le western, le folklore indien, les rednecks, la junk food, le star système hollywoodien, …) mais n’en délaisse pas pour autant la psychologie de son quatuor de personnages au comportement obsessionnel qui cherche désespérément à survivre dans une Amérique dévastée par une terrible épidémie ayant transformé les personnes infectées en zombies avides de chair humaine fraîche et de toute autre nourriture qui leur tombe à l’occasion sous la main.

Dès la séquence d’ouverture le spectateur est immédiatement plongé au cœur de l’action où Columbus, via une voix-off, nous décrit par le menu détail les incontournables règles qu’il est indispensable de respecter scrupuleusement si on veut mettre toutes les chances de son côté pour rester en vie face aux attaques surprises des zombies. Le scénario est sans cesse sur le fil du rasoir, oscillant avec brio entre le réalisme horrifique d’un classique film de zombies, le buddy movie, le film d’action et la farce burlesque sans oublier un soupçon de romance.


Un humour mordant et décalé avec des gags à gogo relatifs aux multiples façons d’occire les zombies, un rythme effréné pour les scènes d’action, du gore à foison avec des effets spéciaux et des maquillages très réussis, un bon nombre d’idées saugrenues (avec une mention spéciale pour le caméo hilarant de Bill Murray qui cultive à merveille l’autodérision) et des dialogues percutants, tels sont les divers ingrédients de cette excellente comédie horrifique déjantée qui ravira non seulement les fans du genre (et plus particulièrement ceux qui avaient adoré Shaun Of The Dead) mais aussi un public plus large. Tout le film est une sorte de grand huit dans lequel le spectateur passe d’une émotion à une autre en l’espace de quelques secondes.

Bienvenue A Zombieland

Réalisation : Ruben Fleischer

Avec : Woody Harrelson, Jesse Eisenberg, Emma Stone, Abigail Breslin, Bill Murray

Sortie le 25 novembre 2009

Durée : 1 h 20

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