Bernard Simonay à la découverte d’horizons nouveaux 1951-2016
La page Facebook de Bernard Simonay vient de nous annoncer le décès, le 21 mai 2016, de cet auteur d’une quarantaine de romans, relevant tant du mainstream que de l’Imaginaire. En février 2004, j’avais consacré à Simonay une petite monographie dans le cadre de la collection « Mini Phénix », laquelle incluait entre autres un interview, car j’avais eu le bonheur de le rencontrer à Bruxelles, et de m’intéresser immédiatement à cet écrivain attachant. Il avait été lancé par Phénix, roman de science-fiction paru en 1987, magnifique histoire d’amour interdit, début d’un cycle de trois ouvrages. Ce cycle fut suivi par deux autres : Les enfants de l’Atlantide, renouvelant le mythe de la civilisation disparue, et La première pyramide, purement historique. D’autres romans parurent encore, souvent d’inspiration fantastique ou de fantasy, mais relevant aussi d’autres genres. On peut ainsi citer le polar (La fille du diable, La prophétie des glaces), le roman historique (Antilia, Moïse, le pharaon rebelle), ou l’aventure pure (Les tigres de Tasmanie, La louve de Cornouailles). Son dernier livre, Meurtres d’Outre-tombe, un polar rural, vient de paraître aux éditions Calmann-Levy. Pour terminer cette rapide nomenclature, je voudrais signaler un roman particulier, et que j’ai grandement apprécié : Le secret interdit (2001), où l’auteur, dans le cadre d’un thriller marin, emmène le lecteur dans une extraordinaire course-poursuite temporelle.
Bernard Simonay était avant tout un « raconteur d’histoires », et cette qualité, primordiale chez l’écrivain d’imaginaire, domine toute son œuvre. Descriptions et dialogues s’équilibrent avec perfection pour laisser place à l’intrigue, ce qui est la marque d’un grand auteur de fiction. Mais, en plus, Simonay y ajoute une autre dimension. Sa sensibilité historique et mythique, très nette, s’allie harmonieusement à une propension à distiller discrètement, mais avec soin, un message humaniste dont les hommes ont bien besoin. Ce message est incarné par certains thèmes récurrents : l’évolution de l’humanité, la manipulation par les politiques ou les religions, l’importance de la femme, le sens de l’amitié et de la loyauté et, avant tout, le respect de la vie. En ce sens, Bernard Simnay a véhiculé l’image, assez rare de nos jours, d’un écrivain humaniste.
Merci à lui de nous avoir rappelé ces valeurs éternelles. Allier à ce niveau intérêt littéraire et humain est rare.
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