Benjamin Gates et le trésor des Templiers


Il fallait s’y attendre ! Alors que le Code De Vinci fait un carton à travers le monde, alors que de véritables excursions sont organisées pour que les lecteurs du livre de Dan Brown puissent découvrir de leurs propres yeux les lieux même de l’action, alors que Tom Hontes et Richie Cunningham, pardon Ron Howard, se lance dans l’adaptation cinématographique de cette chasse au trésor sur fond de remise en questions (légère tout de même la remise en question…) des fondements de l’Eglise Catholique, ce bourrin de Jerry Bruckheimer, jamais en retard d’une mode, lance sur les écrans Benjamin Gates ! Qui ça ? En gros, il s’agit du petit-fils d’Indiana Jones, archéologue et passionné d’histoire, dont la famille possède, depuis plusieurs générations, un indice, une clé, qui mène au trésor des Templiers (d’où le ridicule titre français de la chose, en passant…). Bien décidé à découvrir ce fabuleux magot accumulé par les chevaliers d’autrefois, Benjamin a quasi tout perdu… Jusqu’au jour où il parvient à s’associer avec un milliardaire aussi fêlé que lui, le dénommé Ian Howe. Tout part en vrille lorsque les deux hommes découvrent que la clé de Benjamin mène à un second indice, caché au dos de la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis. Ben se voit bien remplir des tas de papiers pour pouvoir analyser la chose à tête reposée… Howe décide plutôt d’engager une bande de mercenaires pour voler l’original de la déclaration !


Soyons clairs, depuis qu’Indiana Jones a raccroché le fedora à la fin de La Dernière Croisade, la Grande Aventure se porte plutôt mal sur grand écran… Quelques soubresauts avec La Momie, une série artificiellement tenue en vie avec Tomb Raider… Et à part ça ? Pas grand-chose, le souffle épique de notre époque soulevant davantage la tunique des personnages de fantasy ou celles des héros historiques passés à la moulinette de l’usine à rêve.

Lorsque les premières bandes annonces de National Treasure sont apparues sur le net, une légère bise d’espoir s’est mise à souffler sur les contrées désertiques des amateurs d’aventures et de chasses aux trésors bien barrées. Déjà, au scénario, on retrouve Terry Rossio et Ted Elliot. Ces deux cadors, en plus d’être aux commandes d’un des sites les plus solides et les plus honnêtes pour les apprentis scénaristes voulant percer à Hollywood (http://www.wordplayer.com/, anglophones allez y faire un tour c’est dément, drôle et fichtrement malin), sont également à l’origine des Pirates des Caraïbes, poillade un rien tirée en longueur je vous l’accorde, mais trempée dans le fun pur jus. Ensuite, en tête d’affiche, on retrouve l’acteur au physique de chien battu le plus barré de la A-List : Nicolas Cage. Parfois fourvoyé dans des niaiseries sans nom (enfin, si Familly Man, « ça » porte un nom, mais faites pas les malins, vous avez compris ce que je veux dire…), Cage a su, sous la houlette de Jerry « faut que ça pète » Bruckheimer, se tailler une solide réputation d’action héros au grand cœur. Un croisement entre les muscles de Stallone et l’air ahuri de Hugh Grant quoi… Si, si, revoyez The Rock, c’est tout à fait cela.



Et voici donc que tous ces éléments, auxquels viennent s’ajouter des tonnes de seconds rôles bien charpentés, un méchant qui ressemble à Boromir (normal, c’est Sean Bean hé…) et une chasse au trésor juste assez incroyable pour paraître plausible, coagulent pour former un divertissement d’aventures comme on en avait plus vu depuis une paie. Soit un film dont la structure s’inspire de celle de La Dernière Croisade (tiens donc…) et dont les séquences d’actions ne font pas appel à outrance aux logiciels d’images de synthèse, ceux qui vous transforment à coup sûr le moindre accident de la circulation en ballet Béjart de la tôle froissée, avec double pirouette de bagnoles en suspension ralentie et réception casse-gueule à base de pare-chocs à peine froissés… Un film classique quoi, une perle rare dans ce monde de malades où le terme « classique » justement ne semble plus s’appliquer qu’à des ressorties d’éditions spéciales en DVD, où le résultat des films est avant tout calculé sur son week-end de sorties et sur les ventes de galettes numériques les premiers jours de leur mise en circulation

Je m’emporte, je m’emporte, mais n’empêche qu’avec ce satané Benjamin Gates, il semblerait, qu’exactement comme pour Les Pirates des Caraïbes, Jerry « j’ai voulu faire Titanic avec des avions mais le film a coulé encore plus vite que le bateau », Bruckheimer ait retrouvé la formule magique de l’aventure, celle qui tenait nos aînés éveillés au coin du feu et qui nous excitait comme des puces lorsque nous prenions d’assaut les cinoches il y a vingt ans. Merde alors, Benjamin Gates Et le Trésor des Templiers fera certainement partie de ces films que l’on glisse dans son lecteur de DVD par un dimanche de pluie pour s’éclater un bon coup. Je ne sais pas vous, mais moi ça fait longtemps que j’avais pas vu ce genre de pellicule…

Initialement paru dans Phenix Mag n°0

Sections: 
Type: 

Commentaires

Allez voir ce film si vous trouver l’envie de gâcher 2h de votre précieuse vie. Ce film d aventure n’est qu un ramassis de clichés et de stéréotypes tous aussi ridicules les uns que les autres. Ils ont réussi a rendre ininteressant une période passionnante de l’histoire des Etats-Unis. Malheureusement, je suis encore une fois déçu par Nicolas Cage qui accumule les navets.
Vincent