Maître bonzaï (Le)

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Toute la nuance est dans l’absence de liaison entre « maitre » et « bonzai ». Notre héros n’est pas spécialisé ès bonzaïs, en bonzaïs, il EST un bonzaï. Il a refusé de vivre et de grandir, contraint par son passé qu’il a effacé pour devenir, sans le comprendre, plus un végétal qu’un animal.

Mais tout est question d’équilibre comme il le dit lui-même. Et quand le déséquilibre s’incarne dans une jeune fille mi-agressive mi-folle qui débarque dans votre magasin, y met le bordel physiquement, déboule dans votre vie, dans votre tête… tout reste affaire d’équilibre.

Et en vases communicants, s’équilibrant, puisant ses forces là où il y en a pour partager, la fille va s’enraciner pour que le héros retrouve du sang et non de la sève en lui, retrouve qui il est.

Je ne peux pas en dire plus, l’histoire est comme un bonzaï, à coup de tout petits récits qui ne semblent pas si importants que cela mais qui déterminent la direction, l’allure et justifient la fascination que ce récit a eu sur moi, comme on « regarde un arbre pousser ».

L’auteur a réussi à coups de paragraphes de quelques lignes à ciseler son texte et le diriger, tel un maître bonzaï ès mots.

Un livre qu’on ressent, comme une poésie.

Le maître bonsaï par Antoine Buéno, Albin Michel

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