Farlander
L’Empire de Mann a conquis de nombreux pays mais échoue depuis dix ans à détruire les derniers états qui lui résistent. Son expansionnisme est porté par une religion extrémiste et fanatique, qui prône toutes les transgressions, tuant sans pitié les opposants et les tièdes. Aussi, lorsque le prêtre Kirkus, fils de la Matriarche, assassine une jeune fille pour s’amuser, nul n’y trouve à redire. Mais la jeune fille était porteuse du sceau des Roshuns.
Les Roshuns sont des combattants qui exécutent une vendetta lorsque le porteur d’un sceau est assassiné. C’est donc sa vie et le destin de tout son ordre que le vieil Ash, le meilleur des Roshuns, met en jeu lorsqu’il tente d’accomplir la plus difficile vendetta de tous les temps : tuer l’héritier de l’Empire. Il se lance dans cette entreprise malgré sa maladie et son apprenti mal dégrossi, Nico.
Farlander est un récit plein de fureur, de violence et de tension. Le culte de Mann est particulièrement réussi, alliant la pire des cruautés à la froideur politique la plus complète. Le conflit entre les nations s’entrecroise avec le destin des individus, ce qui permet à l’auteur de dépasser le simple récit épique. Le monde de Farlander est magique mais son emploi est rare et son fonctionnement mystérieux.
La mort est omniprésente dans ce roman, mais les combattants ne sont jamais désespérés. Les personnages sont trop manichéens, mais aucun héros n’est assuré de survivre sous la plume de l’auteur, ce qui laisse une large place à l’incertitude. Bien écrit, bien mené, Farlander propose des moments de pure aventure, de suspense, qui en font un récit de qualité.
Farlander de Col Buchanan, traduit par Emilie Gourdet, illustré par Miguel Coimbra, aux éditions Bragelonne