Homme de la banquise (L')

Auteur / Scénariste: 


Le premier opus de D.E.S.T.R.O.Y. (acronyme de : Département d’Etude, de Surveillance Tactique et de Recherches Opérationnelles Y), la nouvelle série d’espionnage hi-tech de Serge Brussolo, nous entraîne dans le sillage de Peggy Meetchum, un personnage récurrent dans son oeuvre (« Les enfants du crépuscule », « Baignade accompagnée » et « Iceberg Ltd. »).

Suite à une vilaine chute en haute montagne, Peggy l’aventurière se retrouve clouée sur un fauteuil roulant. Adieu la vie trépidante d’antan, bonjour les séjours prolongés à l’hôpital. C’est compter sans les agissements d’une mystérieuse organisation spécialisée dans les missions de type « hit and run », à la solde du plus offrant : le D.E.S.T.R.O.Y. Confrontée à la perte de son meilleur agent - la Japonaise Yumiko Yoshitzune, qui est abandonnée pour morte – cette section recrute Peggy sans rien lui demander. On lui injecte aussitôt un amas de nanoparticules qui lui permettent de recouvrer rapidement l’usage de ses jambes - avant de la transformer en quasi super-héroïne. Ces robots miniatures agissent en effet sur son métabolisme en cas de crise. Ils veillent à ce qu’elle survive à des conditions qui s’avéreraient létales pour le commun des mortels.

La première mission confiée à Peggy consistera à éliminer un vendeur d’armes retranché au fin fond de l’arctique, un certain Igor Ladislas Kronsky…



Alors bien sûr, « L’homme de la banquise » relève très clairement de la littérature « pulp ». Il ne faut pas s’attendre en le feuilletant à d’intenses digressions venant nous éduquer sur la querelle qui fit rage jadis à propos du sexe des anges. C’est ici très clairement l’action qui prime sur toute autre considération. Les personnages ne sont qu’esquissés, l’intrigue est réduite au plus strict minimum.

Pourtant, une fois ces remarques effectuées, il faut bien convenir que le roman se lit d’une traite. Si l’on accepte de se laisser porter par le flot des rebondissements, si l’on s’abandonne aux métamorphoses qui secouent le corps des agents auxquels on a injecté ces nanoparticules magiques – Peggy et Yumiko, en fonction des dangers qui se présentent à elles, se transforment en ours, deviennent nyctalopes, modifient leur apparence à l’envi… -, on se surprend alors à tourner les pages avec avidité.

Le roman se termine avec l’accomplissement de la première mission de Peggy. Pourtant, le nombre de portes laissées ouvertes appelle une suite qui ne saurait tarder. Peut-être alors en saurons nous davantage sur la vengeance de Yumiko, ainsi que sur ce qui attend notre héroïne… Patience, donc.

Serge Brussolo, D.E.S.T.R.O.Y. : L’HOMME DE LA BANQUISE, 252 p., Editions Vauvenargues

Type: