Fahrenheit 451

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Voici un classique de la science-fiction adapté en bande dessinée. S’agit-il vraiment de science-fiction ? Plutôt d’une vision d’un futur pas si improbable que ça où le livre n’a plus sa place et est remplacé par les médias. Roman sorti en 1953 (prix Hugo en 1954), adapté au cinéma par François Truffaut en 1966, Fahrenheit 451 nous revient scénarisé par Ray Bradbury lui-même et dessiné par Tim Hamilton.

Avant de lire la BD, je me suis demandé si ce n’était pas paradoxal de voir Ray Bradbury retravailler son propre roman. Peut-être pensait-il que son livre serait plus accessible sous forme BD que sous forme de roman ? Peut-être n’avait-il pas envie d’être oublié ? En tout cas cette version sombre et réaliste et est très bien dessinée par Tim Hamilton.

L’histoire est celle de Guy Montag, un pompier incendiaire, qui depuis dix ans brûle les livres. Il vit dans une ville où lire est punissable par la loi. La société est très superficielle et dominée par les médias (principalement représenté par des murs-écrans). Lorsque les pompiers sont appelés, ils fouillent systématiquement les maisons et appartements des suspects jusqu’à ce qu’ils trouvent des livres. Une fois trouvés, ils les brûlent et parfois ils brulent également la maison. Un jour en rentrant chez lui, Montag rencontre Clarisse McClellan, une adolescente de 17 ans qui lui pose des questions pertinentes, qui lui font prendre conscience qu’il a toujours agi sans réfléchir, qu’il a brulé sans chercher à connaitre le contenu de ces livres. Clarisse l’a suffisamment titillé que pour vouloir jeter un coup d’œil aux livres qu’il a soustraits et cachés pendant toutes ces années. Incapable d’aller travailler, Montag se fait passer pour malade. Il en profite pour lire les livres qu’il possède. Sa femme Mildred ne le voit pas du même œil. Elle veut bruler les livres. Montag décide alors de contacter Faber, un vieux professeur qui n’a jamais dénoncé, chez qui il espère trouver des réponses à toutes les questions qui le hantent depuis qu’il a rencontré Clarisse. Montag propose au professeur de réimprimer certains livres. Malheureusement pour Montag, sa femme Mildred, endoctrinée par le système, veut non seulement brûler les livres, mais en plus elle le dénonce à Beatty son supérieur. Lorsque Montag part en mission, il découvre que c’est chez lui que les pompiers se rendent. De pompier, il devient soudain fugitif. Un limier-robot est lancé à ses trousses. Montag n’a qu’une seule solution : plonger dans le fleuve et fuir la ville. La chance lui fait rencontrer un groupe de vieux universitaires qui mémorisent les livres avant de les brûler. La bande dessinée se termine sur le début de la guerre et la destruction de la ville.

Le roman a été écrit en plein Maccarthisme, période pendant laquelle les communistes étaient traqués aux Etats-Unis. Il fait penser au moyen-âge à la période noire de l’inquisition où l’autodafé était monnaie courante. Posséder un livre ou le lire était un crime. Bradbury a transposé cette situation dans un futur incertain.

Cette métaphore est accompagnée d’une préface de Bradbury. Dans celle-ci, il pose une intéressante question au lecteur : quel livre souhaiterait-il protéger de tout pompier et pour quelle raison ?

Personnellement je répondrai Dune de Frank Herbert, parce que c’est un livre-univers où les enjeux sont à la fois politiques, économiques et écologiques. Et vous lecteur ? Que répondriez-vous ?

Je n’ai jamais lu la version originale de Fahrenheit 451 et je me souviens vaguement du film. Donc c’est plutôt avec un regard neuf que j’ai lu cette bande dessinée. C’est très bien fait et très actuel. Il ne faut pas être amateur de science-fiction pour la lire. Si cette version est d’abord dédiée aux amateurs de bande dessinée, elle offre aux autres lecteurs une nouvelle vision d’un classique du genre, toujours supervisé par son véritable auteur.

A lire et même à relire pour ceux qui ont lu le roman.

Titre : Farhenheit 451
Auteurs : Ray Bradbury et Tim Hamilton
Dessinateur : Tim Hamilton
Edition : Casterman
N° de pages : 160 pges

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