Saison du Serin (La)

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Illustrateur / Dessinateur: 


Eté 2004, le camping de l’Abri Côtier bat son plein et Emile organise la soirée des Miss, au bar d’à côté. Emile, c’est un peu comme la mascotte du camping. Il a aidé à sa construction, il y a vécu ses plus belles années et aujourd’hui, il rend des services à droite à gauche contre quelques sourires. Malheureusement, il ne trouve aucune fille pour les élections de Miss Abri Côtier. La culpabilité le gagne. On le retrouve pendu, le lendemain matin, dans le bloc sanitaire.

Un an plus tard, Serin arrive sur les lieux du suicide et mène l’enquête.

Tout commence comme une simple enquête policière. Nous sommes un 1er août, les gens sont excités et tout le monde parle sur tout le monde. Le premier mot qui va marquer Serin, c’est « avantage ». En effet, au bout d’une journée, il réalise que tous les habitués ont leurs petits avantages dans le camping, comme si le patron avait acheté leur silence à la mort d’Emile. Puis, l’enquête se déroule, on a des suspects, Serin trouve des coupables et au panneau « fin », vous retournez la bd.

Si, si, je vous assure, vous retournez physiquement la bd.

Là, vous tombez sur la même couverture que sur l’autre face et vous recommencez l’histoire. Sauf que cette fois-ci, Serin arrive le 2 août. Il a un jour de retard suite à une panne de caravane. Et là, ce n’est plus le mot « avantage » qui le marque, mais l’atmosphère pesante qui pèse sur le camping, comme si la mort d’Emile avait profondément meurtri les habitués. Il ne les voit alors plus comme des coupables, mais des victimes. Ce qui changera totalement sa vision des choses.

Deux espaces-temps. Une interprétation différente suivant le jour d’arrivée. « La saison du Serin » offre une parfaite représentation de la théorie du ragot. En effet, suivant notre état du moment, suivant les conversations que nous percevons, suivant les événements, n’avez-vous jamais remarqué combien notre lecture de l’histoire est différente ? Non pas qu’elle soit forcément fausse, plutôt qu’elle est biaisée par des détails et empêche une véritable vision d’ensemble. Et rien de tels que des ragots pour fausser votre interprétation. C’est cette réflexion sur la vie que nous offre Germain Boudier, à travers un petit polar classique, sans grands effets, ni coups d’éclats, juste comme un bon épisode de série française.

Titre : La saison du Serin

Scénario et dessins : BOUDIER Germain

Editeur : La boîte à bulles

Nbre de pages : 2 x 54 pages

Parution : juillet 2008

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