En quête d'éternité

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Vu par Freddy

Quand j’ai eu ce bouquin dans les mains, je l’ai d’abord tourné et retourné en me disant : « Dans quel pétrin tu vas t’enliser Freddy ! ». L’épaisseur du livre, sa photo de couverture et son titre ne me disaient rien qui vaille. Le synopsis sur le dos, je l’ai parcouru en me disant que j’allais devoir me farcir cinq cents pages d’études scientifiques. Des tronches bardées de diplômes allaient m’en mettre plein la vue avec des équations, des termes et des colloques dont seuls eux sont équipés pour comprendre.

J’ai donc, je l’avoue, entamé le bouquin avec - et vous l’aurez remarqué -, pas mal de circonspection. Dès le début, mes premières peurs se sont révélées malheureusement exactes.

Un bathyscaphe (toi-même, hé malhonnête !) est au fin fond de l’océan. Où il n’y a rien ou pas grand-chose. Le scientifique, Hal Cousins, à bord est là à contempler des forêts de cheminées éruptives. Le but de ses recherches : enrayer le processus de vieillissement des cellules humaines.

Et puis, là, subitement, alors que j’en étais moi aussi à contempler ces fameuses cheminées accrochées au plus profond de notre bonne vieille planète, la situation dégénère à une vitesse ahurissante. Le pilote du bathyscaphe devient fou et tente de tuer notre scientifique. Là-haut, à la surface, sur le bateau mère, un scientifique est pris lui aussi d’une crise de folie. Il se met à tirer sur tout ce qui bouge.

Hal s’en sort in extremis. Pour lui, et à partir de cet instant, c’est la dégringolade. Ses financiers coupent le robinet à dollars. Son frère jumeau est assassiné. Il se retrouve embringué par une bande de rebelles qui croit dur comme fer que les puissants nous manipulent en injectant des bactéries dans notre organisme par l’entremise des denrées emballées.

Du coup, très intéressé par ce brusque revirement de scénario, je me suis plongé dans l’histoire comme pas un. Et je l’ai littéralement dévoré.
Je n’en ai pas perdu une miette de ce thriller science-fictionnesque où les multinationales, à l’instar de Big Brother, veulent, pour se faire de l’argent, nous manipuler au cœur même de nos cellules.

Greg Bear nous offre une autre vision de « Matrix ». Des personnages forts, des pirouettes scénaristiques et une traque à couper le souffle. (Bon, Spielberg, tu attends quoi pour le réaliser ?)

Quelques incursions pas du tout pompeuses dans la science et dans l’histoire. Il nous offre, - et c’est cela qui est troublant -, une réalité probable, mais non vérifiable (pour l’instant) de la manipulation qu’ont sur nous les grands de ce monde.

Greg Bear utilise comme tremplin l’après Seconde Guerre mondiale. Quand Staline (pas Stallone, pff !) appuyait de toute sa botte sur l’URSS. Les tests qui étaient faits sur la pauvre population et des dégâts occasionnés sur leur âme.

Tout ceci pour vous dire que cela m’a donné une bonne leçon.

Ne pas se fier aux apparences !

On attend avec une certaine impatience le prochain Greg Bear « Quantico » dans lequel nous plongerons dans les méandres du bioterrorisme. Pour l’instant, le livre est disponible en anglais sur les sites e-books.

Vu par Marc

Greg Bear, écrivain américain, né en 1951, est l’un des auteurs les plus récompensés de la planète. Il a publié une trentaine de livres et a reçu 2 Hugos, 5 Nebulas et 1 Apollo. Il a été appelé « le meilleur écrivain de hard science vivant ». Il a écrit des livres remarquables tels que La Musique de Sang, L’Echelle de Darwin ou L’Envol de Mars.

Mais résumons le livre qui nous intéresse ici. Hal Cousins, chercheur en biotechnologie se penche sur une chimère aussi vieille que l’humanité : l’immortalité. Ses recherches sont mises à mal : le pilote du sous-marin de poche dans lequel il séjourne devient fou et tente de le tuer ; son frère jumeau, chercheur lui aussi, est assassiné ; ses fonds sont coupés ; son laboratoire est dévasté ; d’autres scientifiques sont assassinés, etc. Le complot est en marche pour empêcher Hal Cousins de poursuivre ses recherches. Hal doit fuir et se cacher pour échapper à ceux qui lui veulent du mal. Commence alors pour lui une enquête qui va lui faire côtoyer un vaste complot historique, des manipulations mentales, le révisionnisme et autre nazisme.

Greg Bear est connu comme étant un scientifique qui écrit notamment des romans de hard science sérieux et assez complexes. Ici, il a mêlé les explications scientifiques, à peine énoncées, à un thriller politique. La sauce ne prend pas vraiment. L’immortalité qu’on aurait bien voulu approcher par le biais d’une bonne explication n’est ici qu’effleurée et le côté thriller est délayé dans une sauce qui contient trop d’eau et qui a perdu tout son goût. Le lecteur aura compris l’idée principale après à peine cent pages et s’ennuie tout au long des 350 pages restantes.

Non, Greg Bear n’a pas vraiment été inspiré dans ce roman. Augurons qu’il fera mieux la prochaine fois, car il en est réellement capable.

Greg Bear, En quête d’éternité, traduction : Thierry Arson, couverture : Eric Scala, 508 p., Pocket

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