Ascension de la Maison Aubépine (L’)
Ce roman, dont une fois de plus je déplore le titre français qui prétend raconter la fin et, ici, me paraît faux puisqu'il n'y a pas ascension, mais défense de la Maison Aubépine contre une attaque qui la détruira presque, raconte la suite des aventures de quelques personnages de La Chute de la Maison des Flèches d'Argent : Philippe qui est devenu un Sans-Maison, Madeleine retournée à la Maison Aubépine en sont les héros principaux. Mais la Maison Aubépine, qui voudrait profiter de la chute de la Maison des Flèches d'Argent et de la disparition d'Étoile du Matin, doit faire face à des ennemis imprévus : d'une part la maison rivale Astragale, où s'est réfugiée l'héritière dépossédée par Asmodée, Ciseis ; d'autre part les rebelles du Royaume Dragon sous la Seine, royaume avec lequel Asmodée veut conclure une alliance. On rappelle que le Royaume Dragon, qui est déjà intervenu dans le premier roman, et auquel est lié Philippe, est un royaume annamite millénaire qui a été transplanté en France lors de la colonisation au siècle précédent de l'Indochine. Madeleine, envoyée avec l'ambassade au Royaume Dragon, va être prise dans le conflit, tout comme Philippe dans sa tentative de ressusciter Isabelle...
Paradoxalement, ou peut-être est-ce trop courant dans un second volume de série, le décor, tout en se complétant un peu, est beaucoup moins clairement et profondément dessiné que dans le premier roman et cela affaiblit l'intérêt du lecteur. Mais l'essentiel est l'étude des personnages, en particulier de Madeleine, et aussi l'évolution bizarre d'Asmodée, et celle de Thuan, le prince dragon...
Sans doute la suite de la série permettra-t-elle à l'auteur d'approfondir ce monde original, mais parfois trop schématique. Je l'attends avec intérêt.
L'ascension de la Maison Aubépine, d'Aliette de Bodard, traduit par Emmanuel Chastellière, Fleuve éditions, coll. OutreFleuve, 2018, 493 p., 21,90 €, ISBN : 978-2-265-11634-4