Apocalypse blanche

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Déguisé en roman postapocalyptique, dans un monde où les humains ont presque disparu du fait de deux séismes monstrueux, les Ondes, où est apparue en Alaska une montagne de 16000 mètres, le Strato, sur laquelle s’acharnent les derniers alpinistes, en particulier le narrateur A-B C et son père, Chamoniards, pendant trois quarts du livre, l’auteur veille à ne pas utiliser le moindre adjectif qui demanderait un accord genré. D’autres caractéristiques de la société post-apo apparaîtront au cours du livre, en particulier l’existence d’une société des puissants digne des pire fantasmes complotistes.

Mais le livre, qui laisse prévoir une troisième Onde qui achèverait la destruction des humains, est construit comme une « agonie en quatre parties » (cf La chasse au Snark), parties d’ailleurs présentées comme des comptes à rebours. Et nous présente le point de vue d’A-B C, lequel est à la limite de l’autisme. Après six expéditions au Strato où A-B C n’a pas dépassé le Camp 4, à 8000 mètres, le voilà convoqué par la police, ou plutôt ce qu’il en reste à Chamonix, qui enquête sur le massacre des participants à cette sixième expédition, survenu après le départ du narrateur.

 

Entre cette enquête, l’intervention d’une Sirène qui tue les enfants de Chamonix et ses relations pour le moins ambiguës avec son père, sans oublier l’insertion dans le récit d’un certain nombre de citations de recueils sur l’alpinisme, le roman apparaît finalement plus comme un exercice de style sur diverses obsessions, entre autres l’alpinisme, que comme une spéculation sur un avenir possible.

 

Apocalypse blanche, de Jacques Amblard, La Volte 2022, 519 p., couverture Annick Faure, 20€, ISBN 978-2-37049-204-3

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