Abysses

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Un certain nombre de calamités plus ou moins graves (bancs de méduses et autres animaux marins toxiques, multiplication des vers marins sur les plateaux continentaux, en particulier au large de la Norvège, attaques des bateaux par des baleines et autres mammifères marins,…) apparaissent presque simultanément dans l’ensemble des mers. Et si ces calamités étaient liées ? Et si l’espèce humaine entière était menacée de disparition ? Ce roman est d’abord, un (long) thriller, écrit selon les codes de ce « genre » et qui mélange donc, pour moi, la pénibilité de lecture et la nécessité d’arriver malgré tout à la fin. Pénibilité de lecture accrue par l’accumulation de références scientifiques, les « Authentiques » de Jimmy Guieu à la puissance X. Outre la question de savoir lesquelles de ces références posent des problèmes d’exactitude (mais il me semble que l’auteur a tenu à en justifier les origines comme à la fin d’un document scientifique), cette accumulation, qui par ailleurs associe au roman la qualité de plaidoyer écologique, n’aide pas à la rapidité de lecture (litote).

D’autre part les personnages du roman, en particulier les héros, sont soit des archétypes (les savants soucieux de l’avenir de l’humanité), soit des caricatures (politiciens , militaires et policiers) et le récit présente donc une invraisemblance d’autant plus marquée qu’écrit il y a plus de vingt ans, il ignore purement et simplement la Russie et l’état actuel de la Chine, de l’Afrique, etc.

Quant au sujet principal, l’attaque de l’humanité par des êtres des abysses, on peut se demander par quel miracle (y aura-t-il intervention du Dieu des chrétiens auquel font régulièrement référence les personnages américains ? J’écris cette critique avant même d’avoir terminé la seconde trop longue partie du roman qui en compte quatre) cette attaque est assez lente pour permettre au héros de se faire entendre et aux autres personnages de commencer à préparer une riposte… Peut-être trouverai-je une réponse acceptable dans les 500 pages qui me restent à lire, si je n’abandonne pas pour lire moins lourd…

J’ajoute qu’au moment de reprendre ma lecture, à la page 760, une confusion entre temps et longueur m’a fait repousser le livre pendant 48h. Cette confusion est-elle dans le texte ou une erreur du traducteur, je ne sais…

Sinon, en continuant, je rencontre encore différentes invraisemblances… À accumuler les références venues de partout, l’auteur en maîtrise-t-il la cohérence ?

J’allais oublier un point essentiel. Moi, ce roman m’a donné envie de relire Le péril bleu. Mis à part la référence aux abysses et celle aux films de fin du monde abondamment cités, l’attaque des Yrr s’apparente aux incursions, moins désastreuses il est vrai, des Sarvants imaginés par Maurice Renard. Et le roman de Maurice Renard est tellement plus facile à lire… même si plus difficile à trouver…

 

Abysses de Frank Schätzing, trad. Danièle Darneau, Pocket SF n°7380, 2024, 1238 p., couverture de Pierre-Alain D., code 16, ISBN 978-2-266-34276-6

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