Fondation, Fondation Foudroyée, Vers Fondation
Né en 1920 en Russie, Isaac Asimov émigra avec sa famille aux Etats-Unis en 1923. Très tôt, le petit Isaac s’intéressa à beaucoup de choses et notamment à la littérature de science-fiction. Il commença à écrire assez vite et devint « professionnel » de l’écriture avant ses 20 ans.
C’est à 21 ans, jeune diplômé en chimie et ayant vendu seulement 5 nouvelles, qu’Asimov eut l’idée, en feuilletant une anthologie illustrée, de ce qui deviendra le plus grand cycle de science-fiction de tous les temps : Fondation. C’est un peu par hasard, grâce, en fait, à quelques associations d’idées, qu’il présenta à John Campbell, l’immense rédacteur en chef de Astounding, l’idée de départ de son célèbre cycle. Campbell l’écouta attentivement et lui donna le feu vert. L’histoire pouvait démarrer. Nous étions en 1941.
Asimov et Campbell inventèrent la psychohistoire. La psychohistoire est basée sur la théorie cinétique des gaz. Les molécules de gaz se déplacent de façon aléatoire dans les trois dimensions et à des vitesses variables, mais on arrive à établir des probabilités moyennes de déplacement et d’en déduire des lois régissant ces mouvements qui sont d’une grande précision. On ne peut pas prédire les déplacements d’une molécule isolée, mais on peut dire avec précision ce que feraient des millions de molécules. Et Asimov appliqua ce principe aux êtres humains. En fait, la psychohistoire est l’analyse du comportement des masses.
En 1950, Asimov se désintéresse de Fondation pour se consacrer à d’autres récits et à ses livres scientifiques et de vulgarisation scientifique. Sa bibliographie est riche de plus de 400 titres…
En 1961, sa maison d’édition, Doubleday, rachète les droits et commercialise le cycle qui connaît un succès considérable qui ne fléchira plus. En 1966, l’œuvre reçoit le titre de « la meilleure série de science-fiction de tous les temps ».
En 1982, Asimov reprend son cycle et écrit Fondation foudroyée. En 1986, il publie Terre et Fondation. Ces deux romans sont radicalement différents des premières histoires. Ils sont plus méditatifs, plus métaphysiques. En 1988, sort Prélude à Fondation et en 1993, après la mort de l’écrivain en 1992, L’Aube de Fondation.
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Fondation raconte la chute d’un empire galactique. L’Empire est à son apogée. Il englobe la totalité des mondes connus, des millions, et en son centre Trantor, une ville énorme qui recouvre toute la surface de la planète.
L’Empire imaginé par Asimov est constitué de 25 millions de mondes, chacun peuplé de milliards d’humains.
Mais revenons-en à l’histoire, ou plutôt aux histoires de Fondation. Car il s’agit bien d’une succession d’histoires tantôt courtes tantôt longues. Hari Seldon, l’inventeur de la psychohistoire, prétend donc s’appuyer sur l’étude du passé pour prédire mathématiquement le sort de l’Univers à partir de la loi des grands nombres.
Hari Seldon donc, grâce à ses calculs, arrive à un constat : l’Empire se meurt ! Il va s’écrouler et l’Humanité va sombrer dans les ténèbres pour 30.000 ans avant l’avènement d’un nouvel empire. Mais Seldon veut, grâce à sa théorie, minimiser les dégâts et élaborer un plan qui réduira les ténèbres à seulement 1.000 ans. Au fin fond de la galaxie, il établit une colonie de scientifiques, la Fondation, qui aura pour rôle de faire redémarrer l’Empire. Il fonde également une deuxième Fondation, secrète celle-là, qui doit veiller à l’exécution dudit plan.
Voila en gros ce que raconte ce cycle extraordinaire, publié sous forme de nouvelles, entre 1942 et 1949. Le plan de Seldon semble infaillible jusqu’à l’irruption du Mulet, un être génétiquement imparfait aux pouvoirs terrifiants. Un homme seul peut-il changer le cours de l’Histoire ?
Ce cycle n’usurpe absolument pas sa réputation de grand classique. Asimov parvient à imaginer des intrigues politiques et des manipulations de haut vol. Les coups de théâtre succèdent aux coups de théâtre. Le cycle de Fondation est un véritable monument de la littérature, tout simplement. Asimov est un très grand écrivain qui a écrit des chefs-d’oeuvre comme le cycle de Fondation mais aussi comme le cycle des robots, dont il a inventé les lois de la robotique (I, Robot un film avec Will Smith a été tiré de ce cycle), mais aussi des romans comme Les Dieux eux-mêmes, La Fin de l’éternité, L’homme bicentenaire, Le Voyage fantastique, etc.
Le cycle de Fondation est donc à lire absolument. Des nouvelles éditions justement pourront vous y inciter.
Chez Denoël, collection Lunes d’Encre, tout d’abord, deux volumes. Fondation et Fondation foudroyée, agrémentés d’une excellente nouvelle traduction de Philippe Gindre.
Ensuite en Omnibus, Vers Fondation contient Prélude à Fondation et L’Aube de Fondation. Ce qui est très intéressant dans ce volume, outre les romans évidemment, ce sont la préface de Jacques Goimard et le dossier constitué par des textes de Asimov et surtout par une très intéressante étude de Jacques Goimard sur Asimov et l’Histoire. Vraiment très très intéressant.
Rappel chronologique des romans de Fondation
Prélude à Fondation (1988)
L’Aube de Fondation (1993)
Fondation (1951)
Fondation et Empire (1952)
Seconde Fondation (1953)
Fondation Foudroyée (1982)
Terre et Fondation (1986)
Il y aurait encore tellement de choses à dire sur ce cycle et cet écrivain…
Juste encore une petite chose. D’autres écrivains ont apporté leur petite pierre à Fondation. Il s’agit de Grégory Benford avec Fondation en péril (1997), Greg Bear avec Fondation et Chaos (1998) et David Brin avec Le Triomphe de Fondation (1999).
Précipitez-vous sur ce cycle, vous ne le regretterez pas… C’est moi qui vous le dis !
Isaac Asimov, Fondation, Traduit par Jean Rosenthal et Pierre Billon, harmonisé et complété par Philippe Gindre, couverture de Manchu, 960 pages, Denoël, coll. Lunes d’Encre
Isaac Asimov, Fondation Foudroyée, Traduit par Jean Bonnefoy, couverture de Manchu, 1088 pages, Denoël, coll. Lunes d’Encre.
Isaac Asimov, Vers Fondation, Traduit par Jean Bonnefoy, 888 pages, Omnibus SF.