Vampires à contre-courant

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 


Contrairement à ce que croient certains, le thème du vampire, comme nombre d’autres thèmes légendaires ou cryptozoologiques, a déjà été abordé un certain nombre de fois par la science-fiction. Et si, dans sa postface, Jeanne-A se croit autorisée à rajouter à la liste de vampires de romans de SF qu’elle cite la Gorgone Shambleau, je crois bien que Northwest Smith, L’aventurier de l’espace de C. L. Moore a aussi rencontré un vampire dans ses pérégrinations à travers le système solaire. Parmi les auteurs de SF qui utilisent le thème du vampire, il y a ceux qui cherchent une explication scientifique au vampirisme, mutation ou maladie ; ceux qui lui attribuent une origine extra-terrestre et ceux qui lui font absorber non du sang, mais de l’énergie vitale, En fait, je crois bien qu’à peu près aucune des variantes traitées dans cette anthologie n’est totalement nouvelle pour le lecteur assidu de science-fiction, voire même que certaines sont apparues dans la proto-SF (avant 1926 aux USA, 1950 en France) ou dans la littérature classique. Ce qui n’enlève rien à l’intérêt des nouveaux textes dont aucun ne reprend sa variante de la même façon que ses prédécesseurs.

Traiter le vampire à contre-emploi, c’était, aussi, lui ôter son rôle de super-prédateur quasiment immortel, en faire selon le cas, une victime de prédateurs encore plus féroces que lui, par exemple les financiers, les militaires, les patrons d’usines ou un être moral, qui essaye de justifier ses besoins et de les limiter, voire même à l’occasion un sauveur de l’humanité...

Alors je ne vais pas recenser les différentes manières qu’ont utilisées successivement (je les cite dans l’ordre du livre) Philippe Curval, Christian Léourier, Olivier Paquet, Marianne Leconte, Christian Vilà, Simon Bréan, Ugo Bellagamba, Thimothée Rey, Olivier Gechter, Thomas Geha et Raphaël Granier de Cassagnac pour répondre au défi de Jeanne-A Debats. Laquelle aurait pu elle aussi participer à l’anthologie, mais a réservé ses vampires personnels à d’autres volumes...

Dois-je dire que le lecteur se prend quelques pintes de bon sang à la lecture ?

Vampires à contre-courant, anthologie dirigée par Jeanne-A Debats, 212 p., couverture de Nicolas Fructus, 16€, ISBN 978-2-35408-169-0, Mnémos

Type: