C'est un peu la paix, c'est un peu la guerre

Ecrivain, critique, anthologiste certes, pilier de la revue Fiction, mais aussi chanteur, peintre ou cinéaste, Jean-Pierre Andrevon est une figure incontournable de la science-fiction française depuis des décennies.

Voici un recueil de quelques 44 nouvelles courtes, écrites de 1960 au début des années 2000, qui complète parfaitement Le Livre d’Or paru chez Presses Pocket en 1980. On y remarque les thèmes récurrents de cet artiste engagé : l’antimilitarisme, la cruauté de notre nature, le sort funeste de l’humanité. Plusieurs nouvelles ont même la mort de la Terre pour sujet, due à la bêtise des hommes, soit sur le mode tragique (Vaccins, Des vacances aux îles, Le grand meeting pour la paix, La Bête de Noël), soit sur le mode humoristique (La pipe, Suicide, Histoire de Kropp). Un tour de force : l’histoire de l’évolution en une page et demie (Pour tout recommencer). Plus près de notre quotidien, Andrevon montre également son horreur du quotidien, de la banalité. Crime de jeunesse voit son héros condamné à la ’beauté’ de l’état adulte... qui deviendra L’Enfer. Grinçant, mais plus amusant dans cet univers somme toute plutôt noir, Antiquités nous raconte ce qu’il pourrait advenir de nos vieux : devenir des... cadeaux.

Le plus beau texte, à mon sens, est Un dessin au crayon magique, résumant impeccablement l’art d’Andrevon : à l’école, un enfant gribouille sa maison et ses parents, puis efface à moitié son dessin. Rentrant chez lui, il voit ce qu’il a dessiné...

44 bijoux à découvrir d’urgence.

Jean-Pierre ANDREVON, C’est un peu la paix, c’est un peu la guerre, couv. de l’auteur, La Clef d’argent, coll. KholekTh n°4, Dôle 2009, 162 p., 12 €.