Buveurs de vie
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jean-Pierre Andrevon, en grand écrivain qu’il est, sait nous dépeindre une ambiance en quelques phrases bien frappées. Et il ne déroge pas à cette règle dans ce court roman de fantastique urbain moderne.
Une cité comme plein d’autres en France. De jeunes blacks, rebeus ou blancs qui y vivent une vie du mieux qu’ils peuvent. Une étrange voiture noire d’où émane une drôle de lumière bleue rôde dans la cité. Des disparitions et des corps retrouvés comme vidés de l’intérieur. Des jeunes qui mènent l’enquête, aidés par Krapcèk, un flic débonnaire mais estimé.
Voila pour l’essentiel de l’histoire. En moins de 100 pages, Andrevon parvient à nous raconter une histoire qui tient la route. Mieux, il parvient à nous tenir en haleine, à nous faire croire à son aventure, à nous rendre sympathiques ses personnages. Car ses personnages sont admirablement bien campés, la cité est bien décrite. Chaque mot est à sa place, chaque phrase frappe là où il faut. Pas d’effet de style plus qu’il n’en faut, pas d’effets spéciaux inutiles. Bref, une bonne histoire qui se lit d’une traite en sirotant un bon chocolat chaud (enfin ça, c’est pas indispensable).
Andrevon a de la bouteille, du coffre et est gouleyant à la lecture.
De l’excellent fantastique moderne par un grand écrivain de l’Imaginaire.
Jean-Pierre Andrevon, Buveurs de vie, 98 p., Le Navire en pleine ville