Après la fin

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Tiphaine et Sylvain vivent ensemble depuis presque 20 ans. Ils ont connu des moments merveilleux et ont surmonté main dans la main des épreuves difficiles. Comme tant d’autres époux… Aujourd’hui leur couple bat de l’aile et élever Milo, leur fils de 15 ans, n’est pas une partie de plaisir. Une situation qui pourrait être très classique… Si Milo n’était pas leur fils adoptif. Si Milo n’était pas le fils de leur ancien voisin David qui s’est suicidé dans sa propre maison. Si Milo n’était pas le meilleur ami de Maxime, leur fils, décédé brutalement à l’âge de 7 ans. Si Milo n’avait pas hérité de la maison de son père dans laquelle vit désormais la nouvelle famille recomposée. Et si une nouvelle voisine n’était pas venue s’installer précisément dans leur ancienne maison, de l’autre côté de la haie, avec un petit garçon de 7 ans… La fin de « Derrière la haie » nous a tous bouleversés. Barbara Abel n’en reste pas là. Que deviennent Tiphaine, Sylvain et Milo, ces trois personnages qui ont vécu l’horreur et qui ont inconsciemment choisi de s’imposer l’enfer quotidien en restant dans une maison qui a abrité tant de drames ? Et juste à côté d’une autre maison qui, dès qu’ils en rouvriront la porte, laissera ressortir tous les fantômes du passé ?

 

Il n’y a pas que Stephen King qui a décidé cette année de revisiter ses anciens personnages afin de savoir ce qu’ils sont devenus ! Reine de polar noir à la belge, Barbara Abel revient dans les maisons qui ont abrité les personnages de « Derrière la haie » pour poursuivre son aventure au cœur des pulsions les plus sombres de l’esprit humain. Première question : est-il nécessaire d’avoir lu « Derrière la haie » pour comprendre les tenants et les aboutissants de « Après la fin » ? Pas vraiment. Avec l’art consommé d’un auteur confirmé, Barbara Abel parvient à tricoter, de bien belle manière, les rappels de l’intrigue de son précédent roman dans la trame de celui-ci.

Ce qui ne cesse de fasciner l’auteur c’est la frontière floue entre la raison et la folie. Grâce au personnage particulièrement bien campé de Tiphaine, mère déchirée entre la mort de son enfant huit ans plus tôt et son envie de vivre dans la chaleur d’une famille « normale », Barbara Abel ne cesse de poser une seule et même question : jusqu’où peut-on aller pour entretenir l’illusion du quotidien ?

Dans « Après la fin », la tension va crescendo, les retournements de situations poussent le lecteur toujours plus avant dans le roman… et la conclusion sème les graines d’un dilemme moral laissé à l’appréciation de chacun.

Bref, un excellent roman noir, auquel on pourra simplement reprocher certains passages un peu trop écrits et ampoulés. Mais franchement, c’est un détail, Barbara Abel mérite mille fois sa couronne de Reine du Noir et son intronisation au sein de la très (trop !) masculine Ligue de l’Imaginaire !

Après la fin de Barbara Abel, Éditions Fleuve Noir

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