41 centimètres
Deux-cent-et-une pages d’une intrigue des plus étonnantes ! 41 centimètresest un roman qui surprend par son résumé, et l’intérieur de l’écrit lui est fidèle. Je remercie les éditions du Basson de m’avoir fourni l’exemplaire, mais qui malheureusement ne m’a pas convaincue.
Résumé :
Pénétrez sans vergogne dans le récit sulfuro-comico-porno-sanguignolo-tarantinesque de la vie mouvementée de monsieur Gourdin, le bien monté gentilhomme !
Du sexe ? De la violence ? De la perversion ? Certes oui, mais de l’humour aussi et, en filigrane, l’histoire d’un petit garçon candide, fragile, quémandeur d’amour, l’histoire d’une enfance volée...
L’intrigue, concrètement, se base sur l’histoire de notre ami Johnny Gourdin et de son pénis à la taille démesurée. Pourquoi avoir voulu commencer le roman ? J’ai vu cette particularité comme un handicap. Par exemple, lorsque nous rencontrons une personne sourde, nous allons avoir tendance à la définir comme telle auprès des autres et à agir en conséquence. C’est une attitude d’adaptation, alors normale, mais parfois, même souvent, cette adaptation est poussée à l’extrême puisque la plupart du temps la personne en question est rangée dans une catégorie, limitée à sa spécificité. J’ai donc voulu découvrir comment le fait d’avoir un long pénis avait un impact sur la vie de Johnny Gourdin ; j’ai voulu creuser, trouver les enjeux et apercevoir les répercussions psychologiques que cela pourrait avoir sur lui.
J’ai remarqué que le livre partait dans cette optique : l’histoire était basée à elle seule sur son pénis, les gens ne lui parlaient que de sa spécificité, sa vie en a été impactée (ses relations amoureuses, son métier, etc)… Pourtant, même si l’ensemble aurait pu suivre ce cheminement logique, en expliquant les pensées des personnages, la manière dont elles impacteraient sur leurs réactions, l’auteur a choisi un autre chemin qui a été très déroutant et beaucoup moins intéressant, vraisemblablement parlant !
Ouille, si seulement les événements avaient pu être réalistes !
Car bien que le livre se base sur la vie d’un personnage ayant réellement existé, je me demande jusqu’à quel point cela a pu être le cas. Biologiquement ou psychologiquement parlant, certaines choses étaient tout bonnement irréalisables. Le protagoniste principal, en plus de cela, avaient de fortes visions que j’ai trouvées intéressantes, mais que je n’ai malheureusement pas comprises dans leur ensemble.
Un point m’a tout de même charmée. Lorsqu’on parle de personnalité psychopathe, certaines bases sont à respecter : la violence sur animaux, la pyromanie… J’ai retrouvé ces quelques points dans le récit. Je ne vous dis pas quand, où et sur qui, mais j’espère ne pas me tromper lorsque j’ai fait mes propres déductions. Il est vrai que ce livre vous offrira la possibilité de faire beaucoup de suggestions, de vous poser des questions ; il vous laisse totalement libre de vos pensées, et peut-être que chacun s’imposera sa propre fin de l’histoire ?
Même si c’est une vie trépidante, qui impose de vrais problèmes de société et mène au questionnement, l’intrigue reste assez plate et, concrètement, il aurait pu se passer bien plus en deux cents pages. Je regrette le trop de descriptions plates et le manque de cohérence.
L’écriture, maintenant, m’a laissée un peu dubitative ! Elle paraissait, par moments, presque « brouillon ». On retrouvait des majuscules, des apostrophes mal placées… Je conçois que certaines façons d’écrire puissent être une manière d’accentuer les émotions des personnages, pourtant je ne conçois pas que ce soit un moyen à utiliser sans cesse et sans y additionner un paragraphe explicatif des émotions. De plus, cela donne une mauvaise image visuelle, et pour ma part un frein à la lecture.
En résumé, j’ai placé beaucoup d’espoirs dans ce livre qui ne m’a pas comblée. En revanche, quelle histoire trépidante au départ, mais malheureusement mal expliquée ! Un fond surprenant, une forme assez mal agencée. Mais, qui sait, peut-être que vous serez attirés par les aventures de Johnny Gourdin, l’homme au pénis de 41 centimètres ?
41 centimètres par Alain Doucet, aux éditions du Basson, février 2018, 204 pages, 978-2930582559, 16€
Lien vers la chronique : http://honey-money.weebly.com/chroniques/41-centimetres