300


Après L’Armée Des Morts, Zack Snyder s’attaque à l’adaptation cinématographique de 300, le superbe roman graphique, écrit et dessiné par Frank Miller puis colorisé par Lynn Varley, qui revisite, à sa façon (si personnelle) et sur le mode fantastique, l’une des plus célèbres batailles de la Grèce antique : celle des Thermopyles qui opposa, en l’an 480 av J-C., le Roi Léonidas et 300 soldats spartiates, triés sur le volet, à l’immense armée perse, menée par le Roi-Dieu Xerxès.

L’enfer du devoir


Etre “Spartiate”, cela se méritait et demandait d’énormes sacrifices. En effet, pour être citoyen de Sparte, il fallait, préalablement, y être né de parents tous deux Spartiates. Ensuite, dès leur naissance, les bébés qui n’étaient pas assez beaux physiquement, pas assez bien formés ou semblaient être trop chétifs, étaient immédiatement jetés au fond d’un gouffre. Obsédés par la “pureté de la race”, la beauté plastique et la force physique, les Spartiates aspiraient sans cesse à la perfection.

De 7 à 20 ans, les jeunes étaient obligatoirement soumis à un entraînement militaire au cours duquel ils étaient battus et affamés. Dès leur plus jeune âge, on leur enseignait à ne jamais se rendre. Soumis à de telles conditions, seuls survivaient les plus forts et les plus endurcis. De toute l’Histoire, les Spartiates furent le seul peuple à n’avoir jamais vécu QUE pour se battre. La Guerre était le fondement même de leur civilisation. Pour eux, partir à la guerre était la chose la plus normale qui soit et mourir sur le champ de bataille représentait la récompense suprême car ils avaient été élevés et conditionnés uniquement pour cela, pendant des années.

Durant toute leur vie, ces hommes enduraient d’innombrables souffrances, destinées à développer chez eux un courage sans faille ainsi qu’une absence totale de compassion à l’égard de leurs adversaires. Tout dans leur culture était fait pour forger leur sens du sacrifice ainsi qu’un mental d’acier dans tous les domaines et cela influençait systématiquement leur quotidien. Ce code d’honneur très strict, qui leur était inculqué par la force dès leur prime enfance, engendra de redoutables guerriers. De leur côté, les filles étaient élevées dans le but d’engendrer des enfants et, une fois devenues mères, elles étaient soumises à l’obligation de livrer à l’État leur fils, à l’âge de 7 ans, afin d’en faire de véritables machines de guerre.

L’art de la guerre


Pour compenser la faiblesse de leur nombre, les Spartiates maniaient leurs lances, glaives et boucliers avec une incroyable dextérité. Sur le champ de bataille, ils formaient des phalanges étroitement soudées, chaque soldat protégeant de son bouclier le combattant se trouvant juste à sa gauche, ce qui constituait dès lors un dispositif aussi impressionnant qu’efficace.

Lors de son affrontement avec l’armée perse, Léonidas décida de mettre à profit la topographie de la côte adriatique en obligeant ses ennemis à s’engager dans l’étroit défilé des Thermopyles qui était l’unique voie de passage entre les côtes septentrionales et méridionales. L’espace entre les rochers ne dépassait pas 10 mètres de largeur et était encombré par les ruines d’une ancienne muraille tandis que des marais en rendaient également l’accès encore plus impraticable. Le choix de l’emplacement de la bataille lui donnait ainsi un sérieux avantage stratégique mais c’était avant de découvrir l’existence d’un sentier secret qui permit à l’ennemi de contourner les falaises et de le prendre à revers.

Sitôt les troupes perses en vue, le combat s’engagea. Durant quelques jours,
Léonidas et ses troupes restèrent invaincus tout en infligeant de lourdes pertes à l’ennemi. C’est alors qu’il fut trahi et décida de se sacrifier en ne conservant avec lui que sa garde rapprochée, constituée de 300 volontaires figurant parmi les plus habiles et les plus vaillants guerriers de Sparte, afin de donner au reste de l’armée grecque le temps de pouvoir se retirer. En agissant de la sorte, Léonidas savait pertinemment que ces 300 hommes n’arriveraient jamais à vaincre l’armée perse, bien trop supérieure en nombre. Malgré cela, ils ne fléchirent pas car mourir pour la liberté était à leurs yeux la plus belle des morts. Il y a un temps pour l’action et un temps pour la réflexion. En réalité, Léonidas avait parfaitement mesuré l’enjeu de cette bataille et il comptait justement sur leur sacrifice car il avait pleinement conscience que certaines défaites engendrent parfois bien plus de répercutions qu’une victoire. Il ne s’agissait pas seulement de sauver sa cité mais, bel et bien, de montrer à tous, pour l’éternité, ce qu’était Sparte.

Le choc des Titans


Dans son roman graphique, Frank Miller a voulu montrer la différence existant entre des hommes qui choisissent de combattre et des hommes qui y sont obligés.

Xerxès est l’inverse de Léonidas : mégalomane et très instable, il use de séduction aussi bien que de corruption et liquide sans hésitation ses propres soldats pour parvenir à ses fins. Dieu autoproclamé, riche, arrogant et animé d’une ambition dévorante, Xerxès ne veut pas seulement devenir le Maître du Monde mais aspire aussi à la gloire éternelle. Léonidas répond à la menace de Xerxès en exécutant ses messagers mais il se retrouve alors bien seul car les politiciens de Sparte n’ont aucune envie de partir en guerre. Theron fait partie de ceux qui sont plus prompts à négocier qu’à lutter pour la liberté. C’est un intriguant et un fourbe qui n’hésite pas à trahir les siens tout en faisant semblant de jouer la carte de l’apaisement.

Le conseil des sages l’ayant privé de son armée, le Roi est contraint d’affronter l’immense armée perse avec, pour seul appui, sa garde personnelle qui ne comprenait que 300 valeureux soldats, prêts à se sacrifier pour la “bonne cause”. Les jeunes guerriers spartiates ont vu dans cette bataille leur chance de faire enfin leurs preuves vis-à-vis de leurs aînés et d’accomplir leur destinée en mourant de façon glorieuse. Au sein de la garde rapprochée de Léonidas, deux hommes se distinguent plus particulièrement : Dilios et le Capitaine.
Ce dernier a choisi d’emmener avec lui au combat Astinos, son fils cadet, qu’il a consenti à sacrifier dans cette mission suicide. Il est prêt à faire ce don suprême, même si cela lui en coûte beaucoup, tout à la fois, par respect envers l’idéal spartiate et par amour pour son souverain. Quant à Dilios, tout comme dans le roman graphique de Miller, il sert de récitant à l’histoire (et aussi de guide pour le spectateur). C’est donc sa version magnifiée des évènements à la gloire de Sparte et de ses valeureux guerriers qui passera définitivement à la postérité.

Les Spartiates ont trouvé dans la gigantesque armée de Xerxès, réunissant plus de 100.000 hommes, un adversaire digne de leur bravoure. Face à leur invincible ennemi, les 300 déployèrent un courage surhumain jusqu’à leur dernier souffle dans l’une des toutes premières missions suicide de l’Histoire de l’Humanité. Leur vaillance et leur héroïque sacrifice poussèrent, un an plus tard, tous les Grecs à se soulever et à prendre les armes contre les Perses, posant ainsi les premières jalons de la démocratie.

De bruit et de fureur


Si Snyder a été soucieux de restituer le plus fidèlement possible l’œuvre de Miller, il s’est toutefois permis quelques libertés personnelles tout en en respectant scrupuleusement l’esprit et le graphisme. C’est ainsi que le scénario a parfois été amené à combler des vides entre certains dessins d’une planche comme, par exemple, la façon dont l’Oracle est consulté par les Éphores. Par rapport au récit de Miller, le principal ajout a été l’histoire de la Reine Gorgo. Dans le film, on a donné au personnage davantage de consistance qu’il n’en avait dans le récit originel afin d’éclairer sous un nouveau jour les étroites relations unissant le Roi Léonidas et sa femme. Une fois son époux parti à la guerre sans espoir de retour, la Reine est bien décidée à se battre dans l’arène politique pour défendre sa position et elle est prête à tous les sacrifices si cela peut sauver la vie de l’homme qu’elle aime. A l’instar de toutes les femmes de Sparte, rien ne l’effraie et elle sait aussi se montrer une guerrière accomplie lorsque son devoir l’y contraint. En outre, histoire d’étoffer l’aspect fantastique, Snyder n’a pas non plus hésité à introduire dans le récit quelques nouveaux “monstres”.

A l’opposé du statisme employé par Rodriguez dans son adaptation cinématographique de Sin City, Snyder utilise ici tous les outils à sa disposition pour nous en mettre plein la vue. Toutes les séquences de violence ont été minutieusement chorégraphiées et la charge des fantassins perses ressemble à un véritable raz-de-marée de soldats qui déferle sur l’ennemi dans la plus grande confusion bien que chaque soldat connaisse parfaitement le rôle qu’il a à jouer dans cette inextricable mêlée. Snyder se lâche complètement et nous offre quelques moments d’anthologie avec d’ahurissants plans séquences ou encore l’incroyable travelling au cours duquel Léonidas fait une percée meurtrière au travers des lignes ennemies qui est un grand morceau de bravoure technique, à lui seul. Il joue sur la vitesse de défilement des images tout en changeant d’échelle et en zoomant mais sans jamais interrompre le mouvement de la caméra. A chaque impact de glaive ou de lance, il va chercher l’action pour maximiser la puissance du coup porté tout en faisant abondamment gicler le sang numérique. Avec ce tour de force, on est très loin de La Bataille des Thermopyles, péplum réalisé, au tout début des années 60’, par Rudolph Maté et traitant du même sujet.

Magnifiquement éclairé et savamment composé, chaque plan de 300, après avoir été retravaillé numériquement, finit par ressembler à un tableau de maître empreint d’une beauté quasi surnaturelle. Avec sa vision personnelle bien que fidèle du roman graphique de Miller, Snyder nous livre là un film inclassable de Dark Fantasy, sombre et jusqu’au-boutiste, qui ressuscite et réinvente les fastes du péplum dans toute sa splendeur homérique. Rien ne nous est épargné de la sauvagerie, de la férocité et de la bestialité de ceux qui n’ont plus rien à prouver à quiconque et qui savent que leur fin est imminente. Dans ces conditions, quitte à mourir pour sa patrie, autant faire périr dans la foulée avec soi le plus d’ennemis possibles. 300 donne véritablement tout son sens à ce qu’on appelle la “tragédie grecque” et ce, d’autant plus, que les acteurs (et plus particulièrement Gérard Butler dans le rôle du Roi Léonidas) semblent littéralement habités par leurs personnages respectifs. Si Sin City nous avait donné l’impression que les dessins de Miller s’étaient animés en 3D, avec 300, c’est le spectateur qui se retrouve littéralement plongé au cœur du chaos de la Bataille des Thermopyles. THIS IS SPARTA.

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300

Réalisation : Zack Snyder

Avec : Gerard Butler, Lena Headey, David Wenham, Dominic West, Vincent Regan, Michael Fassbender, Tom Wisdom, Andrew Pleavin, Andrew Tiernan, Rodrigo Santoro.

Sortie le 21 mars

Durée : 1 h 55

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Commentaires

Sans doute le meilleur film de tout les temps une des histoires qui ma le + toucher car c’est du réel et c’est hommes avec leurs très grand courage mémerveille . DEpuis que je les écouters hier je ne feel pas super bien sa me touche profondément car je suis une personne qui rêves de retomber dans cette vie ancienne plus de building immense les mers nous sépare le sabres et les champs partout a perdre de vue des petits villages des rois des armées a épées jaimerais tant que tout change dans se monde et que sa redevienne identique c’est tellement fantastique meme si ils devaients vivrent une vie très difficile et courageuse mais bon bravo au réalisateur et si tu as un journal un vieille feuille de cette époque nimporte koi qui relit lépoque au film les papiers qui ton fait connaitre cette vrai histoire du passé jaimerais bien en avoir une copie je suis pret a payer mc-rosta@hotmail.com me contacter sur mon adresse sil vous plait sa la beaucoup dimportance pour moi la vie que je veut vivre se résume dans les paysage a perte de vue qui on lair du passé puis je veut tout connaitre du passé surtout les histoires des grecs des romains ect merci beaucoup a bientot jespere si vous avez un manuscrit ou peu importe a vendre quelques choses de long et qui parait ancien jaimerais savoir combien vous demander merci beaucoup