28 semaines plus tard

Code rouge



Kiss of death

L’épidémie semble avoir enfin été éradiquée et les forces américaines d’occupation affirment que la reconstruction du pays peut désormais commencer. C’est donc sous leur étroite surveillance que les rares survivants ainsi que les expatriés désireux de regagner leur pays natal tentent de reprendre un semblant de vie, plus ou moins normale, à l’intérieur du périmètre hautement sécurisé de Londres. C’est dans ce contexte que Don finit par retrouver ses enfants, Andy et Tammy, qu’il n’avait pas revus depuis la catastrophe et qui viennent tout juste d’être rapatriés à Londres avec la 1ère vague de réfugiés, tous deux ayant eu la chance d’être en vacances en Espagne au moment où le terrible fléau a frappé l’Angleterre. Don leur apprend alors la mort tragique de leur mère. Partagés entre la joie des retrouvailles et leur profond chagrin, tous trois tentent de se reconstruire une vie de famille mais la révélation d’un effroyable secret va bientôt déclencher une nouvelle épidémie encore plus virulente que la précédente.

Courage, fuyons !Durant la période où le pays s’était retrouvé plongé en plein chaos, Don et sa femme, Alice, avaient réussi à survivre et fini par s’installer dans un cottage isolé à la campagne en compagnie d’une petite poignée de survivants mais, après une brève période de répit, l’arrivée d’un enfant, en quête d’un refuge où s’abriter, allait mettre un terme à cette paix bien fragile. En effet, juste derrière lui, surgit une horde d’infectés qui prend la maison d’assaut avec une vélocité et une violence peu communes, se jetant férocement sur les survivants et acculant le couple dans une chambre à l’étage. Dans la lutte qui s’ensuivit, Alice fut mordue par l’un d’entre eux. Après seulement quelques secondes d’hésitation, Don choisit alors d’abandonner lâchement sa femme, toujours aux prises avec ses agresseurs tandis qu’elle l’appelait au secours, et de prendre ses jambes à son cou pour sauver sa peau plutôt que de revenir sur ses pas pour tenter de l’aider à s’en sortir. Il arriva à s’échapper in extremis, laissant sa femme à son funeste sort. Une fois à l’abri, il prit alors réellement conscience de toute l’horreur de son acte.



Virus cannibale

A peine passée la joie des retrouvailles, ses enfants commencent à lui poser de nombreuses questions sur ce qui est arrivé à leur mère et, rongé par le remords, Don ne peut que leur cacher l’insoutenable vérité. Alors qu’un semblant de vie normale commence à s’organiser à l’intérieur du périmètre hautement sécurisé où les réfugiés sont cantonnés par l’armée américaine, Tammy et Andy n’hésitent toutefois pas à passer outre ces consignes strictes et à sortir de cette zone protégée pour retourner à leur ancien domicile dans le but d’aller y récupérer des effets personnels et, plus particulièrement une photo de leur mère qu’ils pensent décédée, aux dires de leur père. A peine arrivés sur les lieux, ils entendent du bruit dans la maison et découvrent cachée dans le grenier leur mère, bel et bien vivante, bien qu’en piteux état.

L’armée américaine s’empresse alors d’isoler cette dernière dans un laboratoire de recherche afin de l’étudier sous toutes les coutures car, alors qu’elle a effectivement été mordue par les infectés, elle n’a bizarrement pas développé la maladie bien qu’elle soit porteuse du terrible virus. En effet, Alice possède une particularité génétique (qu’elle a d’ailleurs transmise à son fils Andy) et qui l’immunise naturellement contre les effets ravageurs du virus. Il se pourrait alors bien qu’elle représente l’avenir de l’Humanité. Lorsqu’elle se retrouve face à son mari, la colère s’empare d’elle et elle ne peut s’empêcher de se venger de ce qu’il lui a fait et c’est ainsi qu’une nouvelle épidémie encore bien plus virulente que la précédente commence à faire ses ravages.

N’étant pas arrivée à confiner à temps toutes les nouvelles personnes contaminées et très vite dépassée par l’ampleur des évènements, l’armée américaine n’hésite pas à employer les grands moyens (tirs à la mitrailleuse, largage de missiles au napalm, utilisation d’armes chimiques, nettoyage au lance-flammes) pour éradiquer le mal à tout prix. L’ordre est alors donné d’exterminer systématiquement tout ce qui bouge.

Vorace



L’idée de départ de cette suite était de raconter ce qui pourrait bien se passer après la disparition du virus et la levée de la quarantaine alors que l’Angleterre ne serait plus peuplée que de quelques centaines d’habitants, au moment où il serait devenu nécessaire de s’occuper des survivants traumatisés ainsi que des expatriés de retour dans leur pays après cette terrible catastrophe. L’histoire de ce nouvel opus se focalise sur une famille qui tente de réapprendre à vivre dans ce contexte bien particulier ainsi que sur les réactions de ses différents membres face à une telle situation. A cela vient se rajouter le fait que la mère, que tout le monde croyait morte, a miraculeusement survécu en raison de sa particularité génétique.

Le scénario, construit selon le “principe des poupées russes”, possède plusieurs niveaux de lecture et ne se résume pas qu’à une simple histoire horrifique. Il aborde de nombreux thèmes tout en mélangeant astucieusement les genres (drame familial, film d’horreur psychologique et thriller apocalyptique), le tout étant marqué en outre d’une forte connotation politique. Autour de cette famille gravitent des personnages secondaires dont le comportement n’est pas non plus sans intérêt, certains d’entre eux n’hésitant pas à écouter leur cœur au lieu d’obéir aveuglément aux ordres qu’on leur a donnés.

Juan Carlos Fresnadillo (qu’on avait déjà remarqué avec Intacto, son 1er long métrage) reprend ici avec brio le flambeau que Danny Boyle lui a passé et apporte résolument du sang neuf dans sa façon d’appréhender les choses. Il prend le parti de nous raconter l’histoire à la manière dont un journaliste pourrait le faire au cours d’un reportage sur une catastrophe naturelle (sa façon d’aborder les choses est assez proche de celle qu’avait eu Alfonso Cuaron pour Les Fils De L’Homme). Sa mise en scène est particulièrement efficace du fait de sa manière de coller de près à l’action avec une caméra à l’épaule bougeant avec des mouvements saccadés. Quant au montage serré, il renforce la sensation de rythme effréné lors des diverses courses-poursuites ce qui rend les attaques des infectés encore plus étranges et effrayantes. Avec Alice, le virus, qui a subi une mutation, est nettement plus virulent que dans le 1er film. Du coup, les nouvelles personnes contaminées sont encore plus avides de chair humaine et bien plus agressives. Quant à leurs assauts d’une rare violence, ils raviront les fans de gore d’autant plus que les maquillages spéciaux, conçus par Creature Effects, sont criants de vérité. A cela s’ajoute une ambiance particulièrement claustrophobe (pièces de confinement, mise en quarantaine, couloirs étroits, souterrains, gaine d’aération, stations de métro désaffectées) accentuée par le fait qu’une partie de l’action se déroule quasiment dans le noir avec très peu d’éclairage (bougie, vision infrarouge des fusils de l’armée, …) tandis qu’à d’autres moments, on assiste au survol de la capitale anglaise dont l’état de désolation fait vraiment prendre conscience de l’ampleur de la catastrophe qui s’est abattue sur le pays.

Ceux qui avaient précédemment aimé 28 Jours Plus Tard vont se régaler avec cette suite qui dépasse l’original. Quant à la fin ouverte du film, elle laisse présager la possibilité d’un nouvel opus : alors, à quand un éventuel 28 Mois Plus Tard ? Telle est la question.

28 Semaines Plus Tard

Réalisation : Juan Carlos Fresnadillo

Avec : Robert Carlyle, Rose Byrne, Jeremy Renner, Harold Perrineau, Catherine McCormack, Mackintosh Muggleton, Imogen Poots, Idris Elba.

Sortie le 19 septembre 2007

Durée : 1 h 40

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