1984

Auteur / Scénariste: 
Traducteur: 

De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d'en face.

BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de WINSTON... Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens.

Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance.

Seule comptait la Police de la Pensée.

 

Ce roman faisait partie de ma liste de classiques à découvrir dans ma vie de lectrice. Inutile de vous le présenter, lui qui entre dans le cercle des grands classiques du genre imaginaire.

Nous suivons Winston, homme tout à fait banal dans une société qui a pris son envol d’une manière assez différente de la nôtre. Big Brother, le chef du parti, est présent partout. Sur chaque mur de chaque bâtiment, une caméra surveille vos moindres faits et gestes. Mais plus encore, ce que craint Winston, c’est d’être découvert par la Police de la Pensée. Car oui, cet homme ordinaire s’interroge sur ce passé sans cesse modifié et ce qu’il en découle pour l’avenir, en dépit des interdictions du parti. Et si la Police de la Pensée venait à dévoiler ses pensées, il serait à coup sûr condamné.

Cet ouvrage pourtant paru en 1949 dépeint une société qui, par quelques clins d’œil, pourrait s’installer ponctuellement dans le monde. Nous sommes ici en présence d’un régime totalitaire extrême, bien plus puissant que ceux que notre histoire a pu connaître. Par ce nouveau mode de vie, Orwell a pu proposer un roman intemporel qui s’ancre dans notre réalité tout en ouvrant le genre de la dystopie.

Toutefois, le rythme de lecture ne sera pas le même que sur les romans du même genre actuels. En effet, en dehors de la distinction adulte/young adult, chaque paragraphe de 1984 ouvre une quantité de réflexions qui nécessitent, pour moi, une pause dans la lecture.

J’aime les lectures actives. Celles où le lecteur s’implique vraiment dans l’histoire et dans les interrogations que le texte soulève. Ainsi, cette société ouvertement inspirée des montées totalitaristes poussées à l’extrême du XXe siècle, qui asservit la technologie pour surveiller et contrôler les populations a réussi à me happer par les pistes de questionnement qu’elle propose.

Si la lecture est très dense et peut amener le lecteur à décrocher, la fin est d’autant plus surprenante que ce roman a posé les bases de la dystopie actuelle. De même, le style de l’auteur ayant mal vieillit, la narration paraît également lourde et il faut parfois retrouver la motivation pour continuer la lecture.

Ma lecture de ce roman aura donc été un moment particulier, entre découverte d’un mode de pensée poussée à l’extrême et prise de recul sur la société proposée par l’auteur. Il reste néanmoins une très bonne découverte et conservera sa place de classique de la SFFF dans le temps.

1984 par George Orwell, traduit par Amélie Audiberti, 8.60€ , Folio SF, 9782072938221

 

Type: